Accueillir son bébé avant et après la naissance

Accueillir son bébé avant et après la naissance

Pendant la grossesse, la vie se manifeste dans le ventre de la future maman. Il y a déjà là une possibilité de rencontre avec le bébé. L'accouchement et la période qui suit sont également des moments privilégiés. Mais cette rencontre n'est pas automatique…

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Sommaire

- In utero : déjà de grandes compétences
- Pendant la grossesse
- L'accouchement
- Le bébé et l'eau du bain
- Rencontre… Ou pas
- Un travail en profondeur

La vie commence bien avant la naissance, dès la période de développement dans le ventre de la future maman. Cette phase intra-utérine regorge de richesses que la science commence à peine à découvrir. On comprend mieux aujourd'hui pourquoi il est bénéfique d'accueillir son bébé très en amont de l'accouchement.

In utero : déjà de grandes compétences
Les neurosciences ont montré à quel point le fœtus est réactif dans le ventre de sa mère.
"Par exemple, elles ont montré que 18 des 20 régions liées au ressenti de la douleur chez l'adulte, étaient aussi activées, de manière visible à l'écran, chez le tout petit qui souffrait"*, expliquent Sonia Krief, auxiliaire de puériculture, et Nathalie Lancelin-Huin, psychologue spécialisée en périnatalité.

Les scientifiques ont montré comment le bébé était déjà doté de grandes compétences pendant cette période, notamment en matière d'audition. Par exemple, il réagit lorsque sa mère lui parle à haute voix. Il semble même qu'il développe avec elle une communication non verbale qui subsiste après la naissance.
"Il y a là une part de mystère qu'il faudrait savoir accepter, à défaut de l'expliquer."*

Il développe également une mémoire puisqu'il est capable de reconnaître l'odeur de son propre liquide amniotique parmi deux odeurs de liquides amniotiques proposées. Il reconnaît également des voix, des chansons, des langues…

Pendant la grossesse
On comprend donc pourquoi il est important tout au long de la grossesse d'accompagner l'enfant à naître en manifestant une présence, en exprimant des encouragements.
La rencontre des parents avec leur bébé peut se faire dès cette période : il y a eu le moment de l'échographie et, pour certains, la communication par le biais de l'haptonomie (voir : Haptonomie : communiquer avec le bébé pendant la grossesse). D'autres ont fait le choix du chant prénatal, de l'hypnothérapie, de l'ostéopathie ou autre…

L'accouchement
Au moment de l'accouchement, s'il n'y a pas de problème particulier, on peut être attentif à la douceur du toucher. Il s'agit du premier contact du bébé avec le monde extérieur, d'où l'importance qu'il se fasse avec des mains accueillantes, celles de la sage-femme et de l'autre parent. D'où également l'enjeu du peau à peau avec la mère.

"En résumé, une fois l'incontournable assuré (un bébé et une mère en bonne santé), l'essentiel est la rencontre. Une rencontre qu'il convient de préserver et de ne pas perturber, une rencontre qui invite au respect, à la lenteur, à la douceur et, pour cela, un relatif silence."*

Le bébé et l'eau du bain
Beaucoup de moments privilégiés se passent autour du bain (voir : Le bain de bébé, moment d'échange). Il a souvent une connotation hygiénique mais peut également s'orienter vers la détente.
Ces bains "sont l'opportunité pour le bébé de se laisser accueillir, porter, bercer par l'eau, cet élément connu et reconnu"*.

Certains sont faciles, avec un vécu harmonieux pouvant même favoriser des états de conscience modifiée chez le bébé.
D'autres peuvent être difficiles, accompagnés de mouvements brusques, de pleurs, de cris… Ils sont le lieu d'expression du vécu douloureux d'un événement passé, récent ou plus lointain. Il ne faut pas hésiter dans certains cas à faire appel à des professionnels capables de prodiguer un soin dans le cadre d'un "bain thérapeutique".

Rencontre… Ou pas
La rencontre n'est pas automatique et l'on peut même ressentir un rejet physique ou psychique de son enfant.
"Il est alors important de le repérer, d'oser le nommer, afin de pouvoir œuvrer à cette rencontre fondatrice pour les deux parties, au risque, sinon, de beaucoup de distance et de souffrances."*

L'entrée dans la parentalité est un moment de la vie où il ne faut pas laisser s'installer une situation délicate ou douloureuse. On peut facilement se tourner vers le réseau périnatal de sa région, vers la PMI (Protection maternelle et infantile) qui existe partout en France ou le secrétariat de la maternité la plus proche de chez soi pour trouver un professionnel dont l'aide peut être salutaire : conseiller conjugal et familial, cadre sage-femme, psychiatre, psychologue…
Des sites comme celui de l'association Maman Blues ou d'autres associations parentales permettent de témoigner et partager ses difficultés.

Un travail en profondeur
La grossesse est pour les parents l'occasion d'un travail en profondeur, une sorte de "psychothérapie naturelle" qui se fait au bénéfice des parents comme des tout-petits, selon Sonia Krief et Nathalie Lancelin-Huin (voir : La grossesse, une rencontre avec soi-même).
Ce mouvement psychique "vise ainsi à ce qu'ils intègrent la puissance du changement de monde que leur enfant va devoir opérer, comme leur responsabilité à l'endroit de cette transition qui peut se révéler durable". (…) "Apercevoir ce grand cycle du vivant et ses marées émotionnelles est juste émerveillant et d'une efficacité bluffante."*

 

*Le monde insoupçonné de bébé, Sonia Krief et Nathalie Lancelin-Huin, éditions Albin Michel

 En savoir +

À méditer : "Le prophète", poème de Khalil Gibran

"Vos enfants ne sont pas vos enfants, ils sont les fils et les filles de la Vie qui se désire.
Ils viennent par vous, mais ne sont pas de vous.
Ils sont avec vous mais n'appartiennent qu'à eux-mêmes.
Donnez-leur votre amour mais pas votre pensée car ils ont leur propre pensée.
Offrez un logis à leur corps, mais pas à leur âme, car leur âme loge dans la maison de demain que vous ne pouvez pas visiter, pas même en rêve.
Vous pouvez vous efforcer de leur ressembler, mais ne cherchez pas à ce qu'ils vous ressemblent, car la vie ne va pas à reculons, ni ne s'attarde sur hier.
Vous êtes les arcs d'où vos enfants, telles des flèches vivantes, sont propulsés.
L'Archer voit la cible sur le chemin de l'infini, et vos courbes de toute Sa puissance pour que Ses flèches volent vite et loin.
Que votre courbure aux mains de l'Archer se fasse dans la joie, car s'Il aime la flèche qui s'envole, sachez qu'Il aime aussi l'arc qui est stable."

Vie Saine et Zen