Les Français sont ouverts aux pratiques de sobriété et prêts à changer leur mode de vie.
L’ADEME (Agence de la transition écologique) a élaboré 4 scénarios permettant d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Du plus "frugal" au plus "technologique", l'objectif est de nourrir le débat public sur les choix de transformations socioéconomiques à mettre en œuvre aujourd'hui. Ces scénarios ont ensuite été soumis à un échantillon incarnant la diversité de la population française.
Résultat : les deux scénarios les plus "technologiques" que l’on aurait pu penser plus séduisants puisqu’ils limitent voire évitent la baisse de la consommation, ne convainquent pas les personnes interrogées. La robotisation évoque le spectre du chômage, la numérisation suscite une méfiance autour de la protection de la vie privée, de la marchandisation des données personnelles, du délitement des liens sociaux. D'une manière générale les avancées technologiques semblent encore incertaines et peu matures.
"Contrairement aux idées reçues, la réduction des consommations, à articuler avec l’efficacité énergétique, est déjà bien ancrée dans les esprits."
Mais les pratiques sobres ne peuvent se développer que sous réserve de repenser l'organisation collective de la société. Il s'agit de mettre en place des politiques publiques soutenant les entreprises ou les associations menant des innovations organisationnelles, développant les infrastructures nécessaires ainsi que des offres de services fiables et adaptés, comme par exemple la réparation des ordinateurs et des téléphones.
Les personnes interrogées mettent également au centre de leurs préoccupations le fait de renouveler les formes à donner au débat public et aux prises de décisions collectives. Ils expriment une attente très forte sur les enjeux de justice sociale.
Source : The Conversation, Sarah Thiriot – 10/10/22
