Le bio : sortie de crise ?

Le bio : sortie de crise ?

Après un boom phénoménal suivi de quelques années de crise, la production et la consommation de produits bio se stabilisent. Le marché reprend doucement mais sûrement…

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Sommaire

- 10 % des terres agricoles en France
- Au niveau mondial : le bio progresse à nouveau
- Le boom des ventes directes
- Environ 3 000 magasins spécialisés
- Souveraineté alimentaire à 83 %
- Moins d’inflation
- Un socle solide

Le bio a vécu une période difficile après l’épisode du covid, entre 2020 et 2023. Le marché français a chuté à 11,3 milliards € en 2023. Il s'est stabilisé en 2024, avec une légère croissance de 2 %. Les experts estiment qu’il pourrait atteindre les 13 milliards € en 2026 avec une croissance annuelle de 3,5 %. Certes on est loin des taux à deux chiffres des années 2010 mais la reprise est là. De plus, le contexte mondial, avec un marché global des aliments bio en pleine expansion (une croissance prévue de 11 % par an jusqu'en 2034), pourrait influer positivement sur le marché français.*

10 % des terres agricoles en France
En 2023, le bio représentait 10,4 % de la surface agricole utile totale en France. Ce chiffre recouvre en fait de grandes disparités, par exemple entre le département des Pyrénées Orientales (40,8 %) et le Val d’Oise (1,7 %).
La région qui détient le record est la Provence-Alpes-Côte d’Azur avec 35 % de ses fermes en agriculture biologique.*

Au niveau mondial : le bio progresse à nouveau
Dans l’Union Européenne, la surface cultivée en bio est de 10,9 %. En tête : le Liechtenstein avec 44,6 %, suivi de l’Autriche avec 27,3 %. Au total, 16 pays européens auraient au moins 10 % de leur surface agricole en bio. 

Au niveau mondial, toujours en 2023, la surface agricole biologique a augmenté de 2,6 % pour atteindre 98,9 millions d’hectares, cultivés par 4,3 millions d’exploitations biologiques. Conclusion : le marché bio progresse à nouveau. Par pays, l’Australie arrive en tête avec 53 millions d’hectares, suivie de l’Inde (4,5 millions d’ha) et de l’Argentine (4 millions d’ha).**

Le boom des ventes directes
En 2023, les ventes directes de produits bio (14 % des ventes) ont augmenté de 9 % en France. Les produits locaux et de saison sont de plus en plus populaires. 60 % des nouveaux producteurs bio ont choisi de vendre directement, répondant à une demande pour des produits authentiques et traçables.*

Environ 3 000 magasins spécialisés
Biocoop, Naturalia, La Vie Claire… Ils sont souvent situés en ville et attirent une clientèle fidèle qui cherche des produits locaux et de saison. Le nombre de magasins spécialisés français se situe aujourd’hui à environ 3 000. Ils totalisaient, en 2023, 27 % des ventes de produits bio (+2,2 %). 
Les chiffres de 2024 sont plutôt encourageants pour le secteur : les chiffres communiqués par 16 des principales enseignes bio indiquent une croissance du marché de plus de 7 %.**** 

La grande distribution caracole toujours en tête des parts de marché avec 51 % des ventes mais elle régresse en 2023 (-3,8 %). ***

C’est dans la restauration collective que la marge de progression est la plus importante. Dans les plateaux de cantines, la part de bio recule de 7 à  6 %, et au restaurant, elle se maintient à 1 %.***

Souveraineté alimentaire à 83 %
La question de la souveraineté alimentaire, par les temps qui courent, n’est pas le moindre argument du bio. Ce type d’agriculture n’a pas besoin d’importer tourteaux ni engrais azotés. Ses animaux sont nourris en autonomie avec, selon le règlement, 30 ou 70 % de ration locale. Au final, hors produits tropicaux, 83 % du bio consommé en France est d’origine France (voir encadré).***

Moins d’inflation
C’est un fait, les produits bio ont été moins touchés par l'inflation, avec une hausse de prix de 7,7 % contre 11,8 % pour les produits alimentaires classiques. Cela devrait les rendre, en théorie, plus attractifs. Pourtant le prix (ou l’idée qu’il s’en fait) reste pour le consommateur, qui a restreint ses dépenses alimentaires ces deux dernières années, le premier frein à la consommation de produits bio. Celle-ci reste donc encore marquée socialement.***

Un socle solide
Néanmoins, le bio est devenu un modèle agricole structurant pour nos territoires. Il s’appuie depuis quelques années sur l’essor des circuits courts et profite encore aujourd’hui d’un socle solide fait de producteurs, d’exploitants et de distributeurs engagés, ainsi que de consommateurs fidèles à leur conviction.


Sources :
*14 chiffres pour le marché des aliments bio en 2025
**FIBL : 
Près de 99 millions d’hectares cultivés en bio – le marché bio progresse à nouveau
Près de 11 % de la surface agricole de l’Union européenne cultivée en bio
***Agence Bio :
Les chiffres du bio Panorama 2023
Baromètres des produits biologiques en France 2024
****Circuits bio : 2024, année de reprise pour les magasins bio
Clusterbio : Conjoncture du Bio en 2024

 En savoir +

25 % des produits importés pourraient être produits en France

En 2023, la valeur des importations s’est réduit pour la troisième année consécutive, en raison de la progression de la production nationale et du recul de la demande.

- 44 % des importations concernent les produits tropicaux (fruits, café, thé, cacao et dérivés, crevettes).

- 31 % sont des produits méditerranéens (légumes ratatouille, agrumes, tomate d’industrie, blé dur et dérivés) et nordiques (saumon).

- 25 % sont des produits substituables (huiles d’olives et de tournesol, nombreux légumes méditerranéens tels que tomates, poivrons, courgettes) qui pourraient être produits en France.*** 

3e

la place du marché bio français
(derrière les États-Unis et l’Allemagne)*

3 000

magasins bio spécialisés
en France*

11 %

de la surface agricole européenne
cultivée en bio**

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