Adopter de bonnes habitudes en matière d’alimentation, de sommeil, d’activité physique et de gestion du stress permettrait de prévenir voire de soigner les affections les plus couramment répandues.

Sommaire
- Une hygiène de vie
- De bonnes habitudes alimentaires
- Soigner la qualité du sommeil
- Travailler sur le stress chronique
- Garder un oeil sur la thyroïde
- Éviter les perturbateurs endocriniens
- Un nouvel art de vivre
La médecine moderne s’attaque souvent aux symptômes mais pas aux causes de la maladie. Il suffirait pourtant de connaître quelques lois naturelles pour prévenir et soigner les affections les plus courantes.
“La médecine préventive s'appuie sur les preuves scientifiques pour proposer aux patients des solutions individualisées capables de traiter les déséquilibres à la racine avant qu'ils ne déclenchent des maladies – ou pour les soigner puis les écarter définitivement”, affirme Yoni Assouly, médecin généraliste. “Elle est complémentaire de la médecine allopathique mais va au-delà, car elle tient compte des interactions complexes entre le corps, l'esprit, l'environnement et le mode de vie.”*
Une hygiène de vie
Troubles digestifs, surpoids, troubles du sommeil, fatigue, stress, douleurs musculaires ou articulaires, problèmes de peau, problèmes gynécologique ou sexuels… Il est possible d’agir sur un certain nombre de causes dans le cadre d’une hygiène de vie adaptée.
De bonnes habitudes alimentaires
Compte tenu de l’importance fondamentale du microbiote intestinal (voir : L’intestin : un rôle stratégique dans notre santé et Surpoids et obésité : le rôle du microbiote intestinal), le premier paramètre sur lequel il est possible de jouer est bien-sûr l’alimentation (voir : Trouver sa propre façon de bien manger, Bien nourrir son microbiote intestinal avec les prébiotiques et Le jeûne intermittent).
Yoni Assouly conseille d’adopter de bonnes habitudes alimentaires :
- privilégier les aliments riches en probiotiques (produits laitiers fermentés, choucroute, cornichons fermentés, pâte miso…) et en anti-inflammatoires (épinards, choux, bettes, brocolis, agrumes, baies, poissons gras, noix, cannelle, curcuma, gingembre…) ;
- limiter ou bannir les graisses saturées et trans de l’alimentation (voir : Matières grasses : les bonnes et les mauvaises), préférer des aliments riches en acides gras polyinsaturés (poissons gras, noix, huiles végétales…) ;
- choisir des aliments locaux, bio et de saison ;
- cuire à basse température, de préférence à la vapeur (voir : Tout est dans la cuisson) ;
- réduire la consommation d'alcool à environ deux ou trois verres par semaine (privilégier le vin rouge) ;
- consommer les aliments dans le bon ordre (protéines et matières grasses puis aliments riches en fibres puis féculents et fruits ou desserts), prendre le temps de bien les mâcher (voir : Manger en pleine conscience) ;
- réduire la fréquence et la quantité des prises alimentaires, opter pour deux ou trois repas par jour (voir encadré).
Soigner la qualité du sommeil
Sur le long terme, un sommeil insuffisant et/ou de piètre qualité entraîne des conséquences néfastes pour la santé : prise de poids, affaiblissement du système immunitaire, irritabilité et même dépression, hypertension, diabète de type 2 ou cancer (voir : Cycles du sommeil : comprendre les mécanismes).
Yoni Assouly recommande donc :
- de se coucher régulièrement à la même heure (avant 22 heures si possible, pour ne pas diminuer la quantité du sommeil profond) ;
- de maintenir la température de la chambre à coucher plutôt fraîche (entre 16 et 18 °C) ;
- le soir, d'éviter l'exposition à la lumière bleue artificielle des écrans ;
- la nuit, de couper son téléphone et toutes les horloges de la chambre ;
- de faire de courtes siestes, d'une durée de 15 à 20 minutes ;
- le matin au réveil, d’essayer de s'exposer à la lumière naturelle pendant 15 à 20 minutes de préférence en allant marcher sans lunettes de soleil.
Travailler sur le stress chronique
Le stress est nécessaire et bénéfique pour s’adapter à toute situation perçue comme menaçante ou exigeante. Mais lorsqu’il s’installe dans la durée, il peut provoquer des affections plus ou moins graves. Il faut y être attentif, d’autant qu’il peut être subtil et s’accumuler progressivement de sorte qu’on ne réalise pas immédiatement son intensité (voir : Gérer son stress).
Il est donc conseillé :
- de pratiquer la relaxation et la méditation ;
- de faire régulièrement de l’exercice physique (une marche rapide de 30 minutes par jour, une séance de yoga ou de Pilates de 20 minutes par jour) ;
- de pratiquer des activités qu'on aime ;
- de planifier sa journée et de se fixer des priorités pour éviter de se sentir submergé ;
- de ne pas rester seul avec son stress ;
- d’adopter une attitude positive (voir : Contre le stress, la psychologie positive, On lâche la pression, Laisser faire nos émotions) ;
- en cas de stress persistant, ne pas hésiter à se faire accompagner par un psychothérapeute, en explorant des approches comme la thérapie cognitive comportementale, l'hypnose ou l’EMDR (voir : Traiter le stress post-traumatique avec l’EMDR).
Garder un oeil sur la thyroïde
Que ce soit en matière de fatigue, de gestion du poids, de sommeil, de problèmes gynécologiques ou cutanés, il est important de garder toujours un oeil sur le fonctionnement de sa glande thyroïde.
“Car si la thyroïde est une petite glande, son rôle est essentiel pour l'ensemble des fonctions du corps humain. En fait, ce n'est ni plus ni moins que le chef d'orchestre de l'organisme : il faut la chouchouter !”, explique Yoni Assouly.
Il faut donc surveiller le niveau de certains nutriments : vitamines D, B9 et B12, fer, iode, zinc, magnésium, sélénium. Si l’on suspecte une hypothyroïdie, il est prudent de demander à son médecin de vérifier les dosages sanguins en hormones T3 et T4 ainsi que le polymorphisme DIO2.
Éviter les perturbateurs endocriniens
Dans la mesure du possible, notamment en cas de problèmes gynécologiques et sexuels, il faut éviter l’exposition aux substances chimiques comme les phtalates et les bisphénols, souvent présents dans les plastiques et certains cosmétiques (voir : Perturbateurs endocriniens : quels enjeux).
Un nouvel art de vivre
“Mieux vaut prévenir que guérir !” En rappelant ce vieil adage, Yoni Assouly nous invite à une nouvelle façon de vivre où chacun devient le chef d’orchestre de son bien-être.
“Un monde où chaque bouchée de nourriture, chaque respiration et chaque mouvement est un pas vers une santé optimale. (…) La médecine préventive n'est pas seulement une science, c'est un art – l'art de vivre pleinement, joyeusement et en bonne santé.”*
*N’attendez pas de tomber vraiment malade !, Dr Yoni Assouly, éditions DBS
En savoir +
Éviter le petit-déjeuner traditionnel français
Pain ou viennoiseries, beurre, confiture, jus d’orange… Le petit déjeuner traditionnel français augmente la glycémie. Or après une nuit de sommeil, nous sortons d'un jeûne naturel et notre sensibilité à l'insuline est accrue.
"Évitez de commencer votre journée par un petit déjeuner sucré”*, conseille Yoni Assouly, médecin généraliste.
Il vaut mieux opter pour un petit-déjeuner riche en graisses et en protéines : poisson, avocat, oeufs, légumineuses et éventuellement des fruits en dessert.
Pour le déjeuner comme pour le dîner, privilégier une alimentation à base de produits naturels, bio, locaux et de saison, non transformés. La moitié de l'assiette doit être composée de légumes, l’autre moitié de bonnes graisses, protéines et féculents.
Il est recommandé de prendre le repas du soir tôt, idéalement au moins trois heures avant de se coucher.
Ne pas consommer de caféine après 13h.