Tribune : "Il faut s’attaquer à la pollution plastique à la source à tous les niveaux"

Tribune : "Il faut s’attaquer à la pollution plastique à la source à tous les niveaux"

Le futur traité devra s’attaquer aux trois types de pollution liés au plastique, à l’échelle internationale, nationale et locale.

Matthieu Combe, auteur de Survivre au péril plastique, éditions Rue de l’Échiquier, signe une tribune sur cette question. Il précise que le traité actuellement en cours de construction devra embarquer les décideurs, les industriels et les citoyens pour réduire les trois types de pollution :

- les rejets des déchets dans l’environnement,

- la dépendance de l’industrie du plastique aux énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), 

- ses effets délétères sur la santé humaine (migration de perturbateurs endocriniens, d’additifs, de monomères ou contamination par des micro et nanoplastiques).

Avec une production de plastique passant de 2 à 460 millions de tonnes entre 1950 et 2019, nous avons aujourd’hui un volume mondial de production insensé.
"Nous mangeons dans du plastique, nous roulons dans du plastique et nous sommes majoritairement habillés en plastique."
Et seulement 15 % des déchets plastiques sont collectés et recyclés dans le monde (en France : 24,7 %).

Selon l’ONU-Eau, 80 % des eaux usées mondiales sont rejetées sans aucun traitement dans l’environnement. 
"Combattre réellement la pollution plastique passera nécessairement par la construction de stations ou de systèmes d’épuration, partout où cela est pertinent."

24 000 milliards de micro-fragments de plastiques flottent dans les océans, soit 580 000 tonnes dont 80 % proviennent de terre et 20 % des déchets provenant des bateaux (loisirs, marine marchande et pêcheurs). 
On estime à près d’1 million de tonnes le volume de microplastiques largués en mer chaque année : poussières de pneus, granulés contenant des microbilles de plastique, fibres libérées lors du lavage des matières synthétiques dans nos machines à laver, peintures, cosmétiques et autres…

"Un accord international juridiquement contraignant, comme discuté au sein de l’ONU Environnement est donc indispensable. Ce traité devrait se décliner sous la forme d’objectifs nationaux pour favoriser la réduction, le réemploi et le recyclage du plastique. Il permettrait aussi de créer un mécanisme mondial de responsabilité élargie des producteurs dans tous les secteurs producteurs de plastique. Il pourrait également envisager la création d’un fonds mondial dédié à la mise en œuvre du traité, ainsi qu’une taxe mondiale sur les plastiques."

Rien ne se fera sans les consommateurs qui doivent impérativement changer de comportements : ne plus jeter un seul déchet dans la nature (mégot dans le caniveau mais aussi cosmétiques contenant des microbilles ou lavage de vêtements synthétiques), acheter moins de produits emballés, privilégier le vrac, les circuits courts, la seconde main et les produits réutilisables…

 

Source : Natura Sciences, Matthieu Combe - 02/06/23

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