Les troubles psychologiques liés à la prise de conscience des problèmes environnementaux invitent à développer une écologie intérieure et relationnelle.
Sommaire
- Une écologie intérieure, relationnelle et environnementale
- Les bases de la connaissance de soi
- Favoriser l'équilibre psycho-corporel
- L'écoute des autres
- Intérêt général et biens communs
- Une spirale vertueuse
Éco-anxiété, solastalgie, psycoterratie… On a identifié différents troubles psychologiques liés aux dangers qui pèsent sur la planète (voir : Écolo mais pas dépressif !). 67 % des Français seraient concernés. 45 % des 16-25 ans dans une dizaine de pays affirment que l'éco-anxiété affecte leur vie quotidienne. 75 % de ces jeunes jugent le futur "effrayant" et 56 % estiment que "l'humanité est condamnée" (source : The Lancet Planetary*)…
Une écologie intérieure, relationnelle et environnementale
Face à cette situation, il est temps de comprendre qu'il n'existe pas de projet écologique sociétal qui puisse s'exonérer d'un chemin d'écologie intérieure et relationnelle.
"Point de raison d'être collective qui n'intègre pleinement l'épanouissement des raisons d'être de chaque individu, pour lui-même, relié à lui-même, relié aux autres et au reste du vivant"*, affirme Pascale Rossler, ancienne responsable politique déléguée à la biodiversité.
Les bases de la connaissance de soi
La crise écologique est, selon elle, une crise de la sensibilité. Nous sommes programmés par des conditionnements issus de la société, de l'éducation, de l'héritage familial. Ces normes collectives survalorisent l'intellect au détriment des ressentis. Ce qui a pour effet de banaliser la dégradation de la planète dans une forme de résignation et de déni de l’éco-anxiété.
La première des actions que nous pouvons mener consiste à accueillir cette éco-anxiété et à mettre des mots dessus. Cela peut nous inciter à revenir aux bases de la connaissance de soi. Au programme : identifier ses valeurs phares, ses besoins, ses talents, ses croyances limitantes et contraignantes, désamorcer sa culpabilité, se pardonner et s'autoriser l'avenir.
Favoriser l'équilibre psycho-corporel
"Une fois que nous nous sommes émancipés de nos limitations conscientes et inconscientes et que nous connaissons le socle de notre identité, avancer vers notre écologie intérieure passe par une bonne "gestion" corps-cœur-esprit", poursuit Pascale Rossler. "L'estime de soi, l'intelligence émotionnelle, un équilibre vertueux entre raison et intuition, entre valeurs structurantes et qualité de présence au réel, ouvrent un chemin qui nous permet d'entrer en lien avec le monde dans la joie et la responsabilité."*
L'écoute des autres
Se mettre à l'écoute des autres est le prolongement de cette démarche. La qualité de nos relations est corrélée à l'attitude que nous adoptons. L’écologie relationnelle est nécessaire pour reprendre ses responsabilités, retrouver enthousiasme, espoir et engagement. Il s'agit ici de cultiver l'altruisme et l'empathie, de développer sa capacité d'écoute, de savoir gérer les tensions et les conflits, d'oser être soi à bonne distance et dans l'interdépendance avec les autres.
Intérêt général et biens communs
La démarche s'étend à la prise en compte de l'intérêt général et, au-delà, de nos biens communs que sont l'eau, l'air, les rivières, les océans, les glaciers, les sols… Tout ce que nous appelons la "nature".
"Appréhender les biens communs comme devant échapper à toute emprise marchande, mais aussi comme nécessitant un niveau de protection très élevé est ce à quoi nous sommes invités", propose Pascale Rossler. "C'est en cela qu'il est amoral de breveter le vivant ou de confisquer l'eau ! Il est important de bien comprendre que ces biens communs ne sont pas hors de nous, qu'ils ne sont pas extérieurs à nos vies. Ils sont au contraire le substrat sans lequel la vie n'est pas. De la qualité de ceux-ci dépend la qualité de ce que nous sommes."*
Une spirale vertueuse
Il existe ainsi une spirale vertueuse constituée de trois liens qui se nourrissent énergétiquement les uns les autres : le lien vers soi, conscient et connecté, le lien aux autres, permettant de reconnaître notre interdépendance relationnelle, et le lien à la nature qui nous relie à l'ensemble des éléments et du cosmos.
"C'est le moment des réconciliations", conclut Pascale Rossler. "Entre le féminin et le masculin, entre l'être et le faire, entre le rationnel et le ressenti, entre le soi et le tout, entre notre incarnation terrestre et notre aspiration spirituelle, entre l'humain et la nature dont, fondamentalement, il fait partie !"*
*Révélez votre nature ! Petit guide d'écologie intérieure et relationnelle pour un monde meilleur, Pascale Rossler, éditions Vuibert
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Vers une écologie globale et joyeuse
Pascale Rossler plaide pour une écologie globale et joyeuse, conçue comme un chemin créatif. Il ne s'agit pas seulement pour elle d'une démarche réparatrice d'un monde abîmé mais de la création d'un monde nouveau dans lequel le cap serait : ne plus nuire.
"Il y a tant de causes pour lesquelles s'engager, tant de choses à refuser. Essayez, vous verrez, ce n'est pas si compliqué. Chacun peut trouver son secteur, son credo, son idée, son action. Chacun peut au passage y recouvrer une partie de sa fierté, de sa puissance aussi, celle de reprendre la main et d'inspirer les autres."*