De la couleur qui guérit

De la couleur qui guérit

Elles ont des vertus thérapeutiques, autrefois explorées par les médecines traditionnelles. Les couleurs sont aujourd'hui utilisées en psychiatrie, ophtalmologie, pédiatrie ou dermatologie…

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Sommaire

- Les rayons X : rayons lumineux
- Chromothérapie
- Chromatothérapie
- Problèmes cutanés, troubles émotionnels ou digestifs
- Luminothérapie ou photothérapie
- Vata, Pitta ou Kapha
- Yin ou yang
- Un ajout supplémentaire

De nos jours, la couleur préférée des Français est le bleu. Nous vivons environnés de codes couleurs : vert pour l'autorisation, jaune pour l'avertissement et rouge pour l'interdiction. Les couleurs sont de précieuses indications de saveur et de texture pour la nourriture. Les légumes colorés sont les signes extérieurs d'une alimentation santé.
"Nous sommes tellement habitués à vivre en couleur que nous n'en avons pas conscience"*, explique Michèle Delmas, psychologue et "chromatothérapeute".

Les rayons X : rayons lumineux
À travers les millénaires, de nombreuses civilisations ont utilisé les vertus thérapeutiques des couleurs. Ces thérapies sont pourtant controversées.
"C'est tout de même assez paradoxal lorsqu'on considère que le monde médical a accepté, depuis longtemps, de traiter les cancers avec des rayons X : bien qu'invisibles pour les humains, ils font partie du spectre lumineux, au même titre que les couleurs !"**, s'insurge Véronique Lopez, psychologue, psychanalyste et hypnothérapeute.

Chromothérapie
La chromothérapie ou thérapie par les couleurs fait l'objet d'un prix Nobel en 1903 pour des découvertes sur les effets thérapeutiques de la lumière sur la peau (Niels Finsen, médecin danois). En 1967, Endre Mester, un médecin hongrois, montre que les rayons rouges d'un laser accélèrent la cicatrisation. Aujourd'hui l'ictère néonatal (ou jaunisse du nourrisson) est traité en utilisant une lumière bleue.**

De nombreux experts s'accordent sur la capacité des couleurs à agir sur les réactions émotionnelles, physiologiques et psychologiques. Les couleurs sont des ondes électromagnétiques de longueur différentes (voir encadré). Il suffit donc de choisir la longueur d'onde adaptée à la pathologie qui a été identifiée.

Il existe plusieurs manières d'utiliser les couleurs dans un cadre thérapeutique. On peut par exemple appliquer sur une zone concernée la lumière d'une lampe torche sur laquelle sera appliqué le filtre coloré adapté à la pathologie. On peut aussi immerger la personne dans une pièce de relaxation éclairée de la couleur sélectionnée ou encore pointer un stylet émettant de la lumière colorée sur des points réflexes spécifiques.

Chromatothérapie
La Chromatothérapie® a été conçue à partir d'expérimentations scientifiques en laboratoire et sur des patients volontaires. Le traitement se fait selon un protocole précis et rigoureux, à raison d'une fois par semaine au maximum. On projette de la lumière colorée sur une zone malade (rides, brûlures, traumatismes, vergetures, ecchymose, etc.), au niveau des yeux (anxiété, dépression, troubles du sommeil, insolation, etc.) ou encore sur des points d'acupuncture.
La projection se fait pendant 4 minutes avec la longueur d'onde choisie (couleur principale) suivie de 50 secondes avec la couleur complémentaire. Puis le patient reste pendant 20 minutes dans l'obscurité.
"C'est le temps requis pour obtenir une réponse physiologique"*, affirme Michèle Delmas.

Problèmes cutanés, troubles émotionnels ou digestifs
La thérapie par les couleurs s'applique à des domaines divers : traumatismes (choc, entorse, hématome, hémorragie, inflammation, piqûre d'insecte…), problèmes de peau (eczéma, psoriasis, urticaire, sécheresse cutanée, acné, couperose, cicatrice…), pathologies digestives (ulcère, diarrhée, perte d'appétit, troubles de la vessie…), troubles émotionnels (anxiété, angoisse, peur, agressivité…).**

Luminothérapie ou photothérapie
La luminothérapie est un moyen avéré de lutter contre les troubles affectifs saisonniers en exposant la personne plus ou moins longtemps à de la lumière blanche (voir : Trouble affectif saisonnier : la réponse de la luminothérapie).
En ophtalmologie, en pédiatrie ou en dermatologie, on préfère le terme "photothérapie". On utilise par exemple des lumières reproduisant le rayonnement solaire (UVA de 400 à 315 nm, UVB de 315 à 280 nm) pour traiter le psoriasis, les lymphomes cutanés, la dermatite atopique et différentes pathologies dermatologiques.**

Vata, Pitta ou Kapha
Dans l'ayurveda (voir : L'ayurveda : la médecine indienne traditionnelle), chaque individu est défini selon différents profils caractérisé par une combinaison de trois humeurs ou "doshas" (voir : Ayurveda, les trois profils : Vata, Pitta et Kapha). Par exemple, le rouge augmente Pitta et Vata, il a un effet équilibrant sur Kapha. Le jaune augmente Pitta, pacifie Vata et Kapha. Le bleu clair a un effet apaisant sur Vata et Pitta et peut aggraver Kapha. Le vert a un effet équilibrant sur Pitta…***

Yin ou yang
Dans la culture chinoise, le Feng Shui tente d'harmoniser l'énergie (Qi) d'un lieu afin de favoriser la santé et le bien-être de ses occupants. Il s'agit d'équilibrer le yin, associé aux couleurs froides, et le yang, associé aux couleurs chaudes. Chacun des cinq éléments (bois, feu, terre, métal, eau) qui servent également de base à la médecine traditionnelle chinoise, est associé à une couleur bien définie (voir : Le Feng Shui et les couleurs de notre intérieur).

Un ajout supplémentaire
Les couleurs ne vont sans doute pas suffire à nous soigner mais elles sont, selon Michèle Delmas, "un ajout supplémentaire de l'énergétique à la médecine et à la psychologie" car elles s'appuient sur leurs connaissances traditionnelles.*


Sources :
*Quand la couleur guérit, Psychologie et Chromatothérapie, Michèle Delmas, éditions Guy Trédaniel
**Psy-colorez votre vie, Véronique Lopez, éditions Steinberg Protocol
***L'Ayurveda, Science ancestrale de la vie pour un nouvel art de vivre, Philippe Maugars, éditions Almora

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Définir une couleur

Actuellement, il semblerait que notre œil puisse identifier entre 10 et 20 000 nuances de couleurs différentes.

En France, on nomme les couleurs de l'arc en ciel (violet, bleu, vert, jaune, rouge, orange et indigo) auxquelles on ajoute le blanc, le noir, le gri, le beige, le bordeaux, le brun, le crème, l'ivoire, le kaki, le marron, le rose…
Certains animaux permettent de les préciser : jaune canari ou gris souris. C'est le cas également de nombreuses plantes : lilas, cerise, vert pomme, amande ou tilleul… Ou des minéraux : émeraude, turquoise ou rubis…

Toute couleur est représentée par une onde vibratoire spécifique et différente de celle d'une autre couleur. Elle est mesurée en nanomètres.
Notre œil ne voit qu'une bande très étroite du spectre électromagnétique entre l'ultraviolet et l'infrarouge, entre 380 et 780 nanomètres.*

Exemples : le rouge a une longueur d'onde comprise entre 625 et 740 nanomètres, le jaune entre 565 et 590, le vert entre 520 et 560, le bleu entre 450 et 520…**

Émises par le soleil, une multitude d'ondes électromagnétiques différentes parviennent sur terre et entrent en contact avec des objets.
"Là où certaines ondes sont absorbées par l'objet, d'autres sont réfléchies", explique Véronique Lopez, psychologue, psychanalyste et hypnothérapeute. "Celles-ci sont donc renvoyées jusqu'à l'œil humain. On comprend donc le rôle capital qu'occupe l'objet dans notre perception des couleurs puisque c'est de sa composition intrinsèque que dépendront les ondes qui seront réfléchies vers nos yeux. Ces dernières entrent par notre pupille puis passent par le cristallin, l'humeur vitrée et enfin frappe notre rétine qui est parsemé de millions de cônes qui transforment les ondes en influx nerveux, qui seront à leur tour transmis à notre cerveau par le nerf optique. Enfin le cerveau, en fonction de ce qu'il reçoit, génère une sensation colorée. (…) Rien n'est vert, rouge ou bleu, c'est notre merveilleux cerveau qui construit ces sensations."**

Vie Saine et Zen