Les électeurs du Rassemblement national, les grands oubliés des écologistes

Les électeurs du Rassemblement national, les grands oubliés des écologistes

Le défi est de réussir à embarquer tout le monde, y compris les électeurs du RN, dans la transition écologique.

Le Rassemblement national est arrivé largement en tête des élections européennes en France et l’écologie est apparue comme la grande perdante.
“Nous avons probablement ignoré le RN, fait comme s’il n’existait pas. On a décrypté les programmes de chaque candidat, y compris celui du RN, mais on est rarement rentrés dans le débat médiatico-politique et sur les réseaux sociaux pour le confronter à ses incohérences. Ce n’était pas notre priorité mais ça va le devenir”, explique une responsable du Réseau action climat, qui fédère en France 27 associations environnementales. 

Pourtant il n’y a pas de rejet de l’écologie dans la population. Neuf Français sur dix estiment qu’il faudra changer nos habitudes de vie pour faire face aux effets du changement climatique, selon un récent sondage. Il existe une préoccupation environnementale et un soutien général à l’action climatique mais dans le même temps un scepticisme à l’égard de la transition écologique telle qu’elle est conçue ou envisagée.

À l’heure où l’on commence à sentir les contraintes de cette transition (taxe carbone, zones à faible émissions, rénovation énergétique…), il est urgent de mieux en raconter les aspects concrets et positifs : indépendance énergétique, emplois créés, amélioration de la qualité de l’air et de la nourriture, effets sur la santé, baisse de la facture d’énergie…

Pour certains sociologues, le défi est celui de l’acceptabilité sociale, de la juste répartition des efforts, de l’accompagnement financier. Or les mesures compensatoires ne visent souvent que les populations les plus pauvres. Il est impératif de ne pas oublier “les juste au-dessus”, ceux qui se situent entre les franges supérieures des classes populaires et la classe moyenne la moins aisée. Ce sont ceux qui risquent d’être les grands perdants de la transition. L’accompagnement doit se faire financièrement mais aussi en rendant leur dignité à ces groupes sociaux.

Il convient de créer une alliance entre les classes moyennes dites culturelles (avec un fort capital culturel, des ressources culturelles valorisées en société) et les classes populaires afin de créer un nouveau rapport de forces autour d’un nouveau contrat social. 

 

Source : Novethic, Concepcion Alvarez - 24/06/24

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