Deux Américains et un Japonais décrochent le prix pour avoir identifié les lymphocytes T régulateurs.
Ces cellules sont de véritables gardiens de notre organisme, empêchant notre système de défense de s'attaquer à nos propres tissus et nous détruire de l’intérieur.
Shimon Sakaguchi, né en 1951, est un pionnier de l'immunité. Dans des expériences sur des souris, il a démontré, au début des années 1980, qu'une injection de lymphocytes T matures pouvait prévenir les maladies auto-immunes. Cette observation l'a convaincu de l'existence de cellules régulatrices capables de contrôler les autres lymphocytes T. Ce sont les premiers pas vers la révélation de l'existence des lymphocytes T régulateurs.
Dans les années 1990, Mary E. Brunkow et Fred Ramsdell travaillaient ensemble et ont fini, après des années de recherche, par localiser un gène défectueux permettant de comprendre une maladie étrange chez les rongeurs, provoquée par un emballement du système immunitaire. Ils ont donné un nom à ce gêne inconnu : Foxp3. En collaborant avec des pédiatres internationaux, ils ont établi que des mutations de ce gène causaient une maladie auto-immune rare chez l’homme : Foxp3 contrôlait le développement des lymphocytes T régulateurs découverts par Sakaguchi.
Cette découverte est à la base du développement de nouveaux traitements. En oncologie, par exemple, on tente de s'attaquer aux tumeurs en neutralisant les lymphocytes T régulateurs qu'elles recrutent pour se protéger. À l'inverse, pour les maladies auto-immunes, l'idée est de réinjecter ces cellules régulatrices aux patients.
Source : Le Point, Caroline Tourbe - 06/10/25