Les plantes adaptogènes

Les plantes adaptogènes

Ashwagandha, éleuthérocoque, ginseng ou rhodiola… Elles agissent sur notre organisme pour l'aider à s'autoréguler. Elles augmentent la capacité de notre corps à gérer la fatigue et le stress, à renforcer les systèmes immunitaire et digestif…

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Sommaire

- Scientifiques et médecines traditionnelles
- Avec précaution et modération
- Minimum cinq à six semaines de traitement
- Quelles plantes ?
- Ashwagandha
- Basilic Tulsi
- Éleuthérocoque
- Rhodiola
- Shatavari

La très grande rapidité du monde dans lequel nous vivons et les incertitudes auxquelles nous devons faire face ont rendu particulièrement pertinente l'étude des plantes adaptogènes qui, comme leur nom l'indique, favorisent l'adaptation, notamment au stress.

"Les plantes adaptogènes aident notre corps à s'adapter face aux épreuves et aux transformations, qu'il s'agisse des changements qui affectent notre vie, des modifications de notre environnement, du vieillissement de notre corps, des agressions liées à des microbes ou des virus, ou même du cycle des saisons"*, définit Stéphanie Mezerai, naturopathe (voir encadré).

Scientifiques et médecines traditionnelles
Le concept a été pour la première fois utilisé par un toxicologue russe, Nicolaï Lazarev, en 1947. Ses travaux ont été poursuivis et de nombreuses plantes ont ensuite fait l'objet d'études scientifiques : éleuthérocoque, ginseng… La plus étudiée est la rhodiole.

La notion est présente depuis des milliers d'année dans les médecines traditionnelles. Les plantes adaptogènes sont désignées par exemple comme "toniques supérieurs" en médecine traditionnelle chinoise ou MTC (voir : La médecine chinoise en France) ou "Rasayanas" en ayurveda (voir : L'ayurveda : la médecine indienne traditionnelle).

Avec précaution et modération
La plupart de ces plantes sont originaires des régions rudes de Chine, d'Inde ou de Russie.
"C'est sûrement pour s'adapter à ces climats si austères qu'elles ont développé de nombreux principes actifs afin de s'adapter à leur environnement et y survivre"*, suggère Stéphanie Mezerai.
Certaines sont malheureusement en voie de disparition comme la rhodiole, l'ashwagandha, le shatavari ou l'éleuthérocoque. Il est donc important d'adopter une attitude responsable et de ne pas en abuser.

Du fait de leur tonicité et du manque d'études sur la question, elles ne sont pas conseillées pour les enfants de moins de 12 ans, les femmes enceintes ou allaitantes.

Minimum cinq à six semaines de traitement
On les trouve en poudre (à ajouter dans les aliments), en teinture-mère (extrait hydroalcoolique), en gélules, en extraits de plantes standardisés (EPS), en plante fraîche à préparer en décoction ou en infusion.

Il faut 2 à 3 semaines de traitement pour commencer à voir les effets des plantes adaptogènes et 5 à 6 semaines pour en constater les pleins effets, selon Stéphanie Mezerai.
"On peut prendre sans soucis des plantes adaptogènes pendant 3 mois voire plus avec une pause d'une semaine toutes les 3 semaines."*

Quelles plantes ?
Parmi les plantes adaptogènes dont les effets sont avérés, on trouve : ashwagandha, cordyceps, éleuthérocoque, ginseng asiatique (voir : Le ginseng : La racine de longue vie), rhaponticum, rhodiola, schisandra, shilajit…
D'autres présentent une chimie prometteuse mais sont encore insuffisamment étudiées : astragale, basilic tulsi, reishi (voir : La mycothérapie : des champignons qui soignent ?), shatavari…
Certaines semblent ne travailler que sur quelques axes et nécessitent de plus amples recherches : codonopsis, maca, jiaogulan…
Quelques exemples…

Ashwagandha
Elle est fréquemment utilisée en ayurveda pour favoriser la récupération par le sommeil, supporter le système nerveux et les glandes surrénales qui interviennent dans la gestion du stress. Elle a des propriétés anti-inflammatoires, tonique reproducteur, glandulaire, immunitaire et du système nerveux.
C'est la plante phare, par exemple, contre la peur de la maladie (covid-19), en cas de changement dans sa vie, de départ en retraite ou en vacances.*

Basilic Tulsi
Largement utilisé également en ayurveda ainsi qu'en médecine tibétaine (voir : La médecine tibétaine), il aide à clarifier le mental et à prendre du recul. Il apaise le système digestif, atténue le syndrome métabolique, réduit les allergies, améliore l'activité mentale. C'est un stimulant du système immunitaire, un tonifiant, un détoxifiant.
C'est la plante phare, par exemple, pour les troubles du sommeil, pour construire sa maison ou au début d'une relation.*

Éleuthérocoque
Il augmente la capacité de l'organisme à s'adapter aux différents stress ou agressions. Il améliore la circulation cérébrale, la capacité de résistance à l'effort, la récupération, la défense immunitaire, la résistance aux changements de température et aux radiations. Il a des vertus antistress, anti-inflammatoires, défatigantes, stimulantes pour le système nerveux central et pour la fonction endocrine des glandes sexuelles et surrénales.
C'est la plante phare, par exemple, en période d'examens, avant une compétition sportive ou contre la dépression saisonnière.*

Rhodiola
C'est la plus complète des plantes adaptogènes. Elle régularise toutes les fonctions physiologiques. Elle contribue à une meilleure forme physique, soutient le système nerveux sans effet excitant, encourage le système immunitaire, améliore la mémoire, l'attention et l'apprentissage, régule l'hypoglycémie. Elle a des propriétés anti-inflammatoires, antidépressives, anxiolytiques.
C'est la plante phare, par exemple, en cas d'anxiété, de burn-out professionnel, en période de divorce, de deuil, de dépression ou de départ d'un enfant de la maison.*

Shatavari
C'est aussi une des plantes de l'ayurveda. Il est utilisé depuis des millénaires par les femmes pour son action sur le syndrome prémenstruel, l'augmentation de la lactation, les symptômes de la ménopause. Il augmente la fertilité, la libido, améliore la sècheresse vaginale. Chez l'homme, il est intéressant en cas de manque de sperme, d'impuissance, de faiblesse sexuelle, d'inflammation des organes sexuels.
Il est également bénéfique pour le système immunitaire, les troubles digestifs, la sècheresse pulmonaire.
C'est la plante phare, par exemple, contre les troubles de la ménopause ou les difficultés à concevoir.*

 

*Les superpouvoirs des plantes adaptogènes, Stéphanie Mezerai, éditions Leduc

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Les critères définissant une plante adaptogène

Trois conditions sont nécessaires pour qu'une plante soit dite adaptogène, selon Stéphanie Mezerai.
Elle doit :
- augmenter la résistance de l'organisme face aux nombreuses agressions chimiques et biologiques ;
- avoir un effet normalisateur diminuant fortement les déséquilibres issus du stress ;
- présenter une totale innocuité pour l'organisme.

Les plantes adaptogènes sont censées :
- aider le corps et l'esprit à s'adapter à tous les agents stressants ;
- renforcer et revigorer le système immunitaire ;
- restaurer de la vitalité sur une longue durée ;
- soutenir les glandes surrénales ;
- restaurer l'équilibre hormonal ;
- soulager la fatigue et l'anxiété ;
- améliorer la performance mentale, l'endurance physique, la fertilité, la circulation et représenter un excellent tonique du système nerveux central ;
- permettre au système de revenir à la normale quelque soit le sens de la perturbation (calmer les excès ou stimuler les déficiences selon les besoins).*

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