Du soutien scolaire dès la maternelle ?

Du soutien scolaire dès la maternelle ?

Chansons, coloriages, collages… On pensait que le plus dur pour notre bout de chou à l’école maternelle serait de s’habituer à la vie scolaire. Mais, à la sortie des classes entre la mise du manteau et le laçage des chaussures, la maîtresse vous a pris à part quelques minutes : il doit suivre des séances d’aide individualisée. C’est quoi ces cours supplémentaires ? Du soutien scolaire ?

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Sommaire

- Aide aux apprentissages
- Chaque école sa méthode
- Selon les besoins
- Un coup de pouce
- Pour les petites difficultés
- Attention à la fatigue !
- Privilégier le dialogue

En maternelle, les enfants ont 24 heures de cours par semaine du lundi au vendredi. Les élèves en difficulté peuvent bénéficier de deux heures d’aide personnalisée hebdomadaires.

Aide aux apprentissages
Mise en place depuis la rentrée 2008, l’aide individualisée a pour objectif de compenser le passage de 26 à 24 heures de cours hebdomadaires suite à la suppression du samedi matin. Avec l’accord des parents, les enfants ayant une difficulté participent à ces séances de 30 ou 45 minutes plusieurs fois par semaine.

"Appeler cela du soutien scolaire est un abus de langage. En maternelle, les enfants n’ont pas besoin de soutien mais d’aide aux apprentissages par la prise en compte de leur individualité : leur caractère, leur âge, leur langue maternelle. Leur faire réviser leur comptine après l’école ne sert à rien", explique Agnès Florin, professeur de psychologie de l’enfant et d’éducation à l’université de Nantes.
D’ailleurs, les institutrices le savent bien. "Nous ne prenons jamais plus de cinq élèves. Ils ont une même difficulté en graphisme ou en numération. Et on les fait travailler grâce à des activités très ludiques, un loto, un memory... Mais nous ne finissons jamais le travail de la journée", confie une maîtresse.

Chaque école sa méthode
"Chaque établissement a son propre mode de fonctionnement. Certaines écoles donnent leurs séances à l’heure du repas et d’autres après l’école. Généralement, les enfants travaillent avec une autre institutrice mais certaines préfèrent garder leur classe. Même le choix des élèves peut différer : pour certains seuls les grands participent tandis que d’autres veulent que tous viennent au moins une fois dans l’année", souligne une enseignante remplaçante qui a assuré la classe dans de très nombreux établissements. Une souplesse utile aux équipes pédagogiques.

Selon les besoins
"Dans notre école, l’aide individualisée se déroule le lundi et jeudi pendant 45 minutes et au dernier trimestre s’ajoutent cinq mardis pour les enfants ayant besoin d’un coup de pouce avant l’entrée en CP. Nous avons décidé cela. Mais Il n’y a pas de dispositif parfait universel car chaque école est différente. Nous faisons selon nos besoins", précise une directrice d’école maternelle.

Un coup de pouce
"Pour les timides ou ceux qui ont des problèmes de langage : travailler en petit groupe est très bénéfique. Ils peuvent s’exprimer et surtout être écoutés plus facilement. Cela développe leur confiance en soi", explique Agnès Florin.

Les petits n’apprennent pas à la même vitesse. Mais pas d’inquiétude, ils évoluent vite. "C’est uniquement un coup de pouce et c’est ainsi que je le présente aux parents", ajoute la directrice.

Et les intéressés qu’en pensent-ils ? Tom, lui, adore : "Je fais des jeux marrants et la maîtresse est tout le temps avec moi !"
Zoé est un peu plus modérée : "C’est chouette car je peux avoir le livre que je veux sans que personne ne les pique avant. Mais je préfère quand même jouer dans la cour avec ma copine Océane."

Pour les petites difficultés
Cette nouvelle organisation du rythme scolaire a ses limites.
"Les séances ne sont utiles que pour les enfants avec des petites difficultés. Ceux qui ont de gros problèmes d’apprentissages, on ne peut pas les prendre. Cela rallonge trop leur journée et ils ne parviennent pas à suivre", ajoute une institutrice.

Attention à la fatigue !
Voilà un autre point où tous s’accordent. Pour nos tout-petits qui calquent leurs horaires sur notre rythme métro-boulot-dodo : cette demi-heure de plus peut être celle de trop et avoir alors un effet inverse, la fatigue étant néfaste à l’apprentissage.

Privilégier le dialogue
"L’enfant a surtout besoin que l’on individualise les apprentissages en travaillant en petit groupe. Ce qui est déjà le cas pendant le temps scolaire en maternelle. Les séances supplémentaires d’aides individualisées ne sont pas primordiales. Alors en cas de problème de fatigue ou d’anxiété de l’enfant, il ne faut pas hésiter à en faire part à l’institutrice", ajoute la psychologue.

En effet, à chaque fois que c'est possible, un dialogue ouvert et respectueux entre parents et professeurs est une des clés d’une scolarité réussie.

 

Sources :
Enseigner à l’école maternelle : de la recherche aux gestes professionnels, Agnès Florin et Carole Crammer, édition Hatier.
Mon enfant rentre à l'école, Maya Barakat-Nuq, édition First
L'aider à réussir sa maternelle, Accompagner, conseiller, protéger, Muriel Florin et Sylvain Grandserre, édition ESF

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Le meilleurs apprentissage : passer du temps ensemble

"Les études le montrent. Dès la moyenne section, les enfants savent très bien à quoi sert l’école. Ils sont là pour apprendre des choses qui leurs permettront d’avoir un métier plus tard. Mais ils n’ont de l’anxiété par rapport à ça que si leur entourage en a", précise Agnès Florin.

Si notre bout de chou ne connaît pas parfaitement son alphabet à la fin du trimestre pas la peine de lui faire répéter inlassablement après l’école. Au lieu de lui transmettre notre stress, jouons, lisons et discutons avec lui. C’est en interagissant avec son entourage par le jeu et l’écoute que l’enfant apprend le mieux.

Vie Saine et Zen