La face cachée des cosmétiques : quels risques pour la santé reproductive des adolescentes ?

La face cachée des cosmétiques : quels risques pour la santé reproductive des adolescentes ?

De nombreuses promesses faites par les produits cosmétiques reposent sur des substances chimiques dangereuses pour la santé. 

Adoucir la peau, avoir une meilleure odeur, allonger les cils, diminuer les rides, dompter les cheveux bouclés, changer la couleur des lèvres, de la peau ou de la chevelure… Les rayons "hygiène et beauté" des supermarchés regorgent de dizaines de produits (déodorants, parfums, lotions, vernis à ongles, shampoings et autres produits capillaires, maquillage pour les yeux, les lèvres et le visage…) ciblant notamment des jeunes femmes dans les années proches de la période de leur vie où elles peuvent avoir l'intention de fonder une famille. 

Or ces produits sont potentiellement risqués car ils contiennent des perturbateurs endocriniens capables d'interférer avec le fonctionnement hormonal et donc de perturber la fertilité, la reproduction, la croissance foetale et le développement infantile. C’est le cas notamment des filtres UV (comme l’oxybenzone), des phtalates (pour améliorer la fragrance), des parabènes, du triclosan (anti-microbiens) et des PFAS (pour améliorer la durabilité).

Une étude de 2021 avait identifié la présence des perturbateurs endocriniens dans les différents produits du quotidien :
- phtalates : parfums, gels douche, shampoings et vernis à ongles ;
- parabènes : lotions, crèmes, shampoings, gels douche, nettoyants pour le visage et rouges à lèvres ;
- triclosan : dentifrices, savons et autres nettoyants ;
- filtres UV : écrans solaires, lotions, dentifrices et rouges à lèvres.
Beaucoup de ces substances chimiques coexistent au sein d'un même cosmétique.

Les risques : lorsqu’on applique un produit sur la peau, qu’on l’utilise pour se brosser les dents ou simplement qu’on inhale un parfum, les substances qu’il contient peuvent voyager dans l’ensemble du corps ciblant les systèmes endocrinien, nerveux et cardiovasculaire. S’il s’agit de perturbateurs endocriniens, ils peuvent imiter des hormones naturellement produites ou bloquer certains récepteurs hormonaux. Leur présence peut donc entraîner une production, une sécrétion ou un transport hormonal anormal dans l’organisme. 

Concrètement : baisse de la qualité du sperme, augmentation des risques de fausses couches ou d’endométriose, perturbation au niveau de la thyroïde, croissance et développement anormaux. Mais aussi des affections neurologiques (TDAH, dépression ou troubles cognitifs) et des problèmes cardiovasculaires (hypertension, résistance à l’insuline, maladie coronarienne). Et ces effets sont présents même après une exposition à faible dose et avec un impact plus important en cas d’effet cocktail (exposition simultanée à plusieurs substances).

De nombreuses entreprises cosmétiques commercialisent des alternatives dépourvues de perturbateurs endocriniens. Mais ces produits sont souvent plus chers et donc inaccessibles aux plus jeunes.
Le moyen le plus efficace de réduire l'exposition à ces substances nocives serait donc de mettre en place des interdictions au niveau national.

 

Source : The Conversation, Leslie Hart - 28/05/24

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