Le grand flou du programme santé du Rassemblement national

Le grand flou du programme santé du Rassemblement national

"Réduire les déserts médicaux, soutenir l'hôpital public et sécuriser l'approvisionnement des médicaments"…

Voilà ce qui figure dans le programme du Rassemblement National en matière de santé pour les élections législatives à venir. Rien de bien original. Ces propositions sont issues du programme de la candidate à la dernière élection présidentielle dans lequel figure aussi la restriction de l’aide médicale d’État (AME) à la seule prise en charge des soins urgents. Confirmée par Jordan Bardella ces derniers jours, cette mesure est un marqueur du RN.
Elle est particulièrement contestée par les professionnels de santé, également par la gauche et le centre. Sa concrétisation pourrait avoir des conséquences sanitaires à l'échelle collective : en cas de nouvelle épidémie, nous avons un fort intérêt à soigner tous les malades et en cas de pathologie grave, l’absence de soins programmés à temps peut conduire un patient aux urgences avec un coût plus élevé.

Dans le même programme présidentiel, Marine Le Pen prévoit de supprimer les agences régionales de santé (ARS) et de "limiter la bureaucratie" à l'hôpital en plafonnant à 10 % la part des postes administratifs. Problème : depuis la crise du covid, tout le monde s’accorde sur l’utilité des ARS sous réserve de renforcer leur lien avec le terrain. Quant à la volonté de limiter à 10 % les postes administratifs, cela révèle une réelle méconnaissance du fonctionnement de l’hôpital : psychologues, brancardiers et secrétaires médicales sont comptabilisés dans les effectifs administratifs. Une réduction de ces postes risque de tout enrayer.

D’autres propositions ont déjà été concrétisées par le gouvernement de Gabriel Attal : formation de nouveaux médecins à l'horizon 2027, glissement de certaines tâches vers les professionnels de santé non-médecins et accès direct chez ces derniers. D'autres encore semblent, au minimum, irréalistes voire inutiles.
Le candidat Bardella reste donc dans le flou pour ne pas voir s'agréger les inquiétudes…

 

Source : Le Point, Stéphane Demorand - 17/06/24

Vie Saine et Zen