L'arnica : un grand médicament

L'arnica : un grand médicament

Ses vertus anti-inflammatoires, antalgiques et veinotoniques sont reconnues par les scientifiques. Nous utilisons couramment ses granules homéopathiques contre les coups, les bleus et les bosses. L'arnica nous accompagne à tous les âges et dans de nombreuses circonstances…

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Sommaire

- Cousine de la camomille
- Plante médicinale : anti-inflammatoire et veinotonique
- Phytothérapie et aromathérapie
- En homéopathie : à tous les âges
- Contre la douleur et la fièvre
- Certains chocs psychologiques

Originaire d'Europe, ses propriétés médicinales sont connues depuis l'Antiquité. Au 12e siècle, l'arnica entre dans la pharmacopée traditionnelle grâce à l'abbesse Hildegarde de Bingen.

Cousine de la camomille
Elle est cousine de la camomille, du souci, du pissenlit, du tournesol, de la laitue, de la chicorée, de l'artichaut, du salsifis, du topinambour… Tous de la famille des Astéracées.

Il existe environ 30 espèces, dont les plus utilisées sont, en Europe, arnica montana et arnica chamissonis.

C'est une plante sauvage qui, en France, est récoltée manuellement en juin ou en juillet dans des prairies situées au-dessus de 800 m d'altitude dans les Alpes, le Jura, les Vosges ou le Massif Central. On commence à titre expérimental à cultiver l'arnica en agriculture biologique.

Plante médicinale : anti-inflammatoire et veinotonique
"L'arnica montana est traditionnellement utilisé pour ses propriétés médicinales, grâce aux composants qu'elle renferme, notamment les lactones sesquiterpéniques qui sont des anti-inflammatoires ou les flavonoïdes qui sont également des anti-inflammatoires et des veinotoniques", explique Loïc Butavand pharmacien et directeur de la production Boiron Messimy.

On utilise la fleur ou l'ensemble de la plante.
En homéopathie on fait macérer une trentaine de jours toutes les parties de la plante, après les avoir broyées, dans un mélange d'eau et d'alcool. Puis l'ensemble est pressé et filtré pour obtenir une teinture-mère qui est à la base des différentes dilutions pulvérisées ensuite sur les granules.

L'arnica intervient également dans de nombreux médicaments allopathiques, notamment dans des crèmes, gels, pommades.

L'huile d'arnica, composée d'une partie de fleur pour cinq parties d'huile végétale, est souvent utilisée comme huile de massage notamment dans le cadre de la préparation ou de la récupération sportive.

On peut faire soi-même des compresses d'arnica en faisant infuser 2 g de fleurs séchées dans 100 ml d’eau bouillante pendant 5 à 10 minutes. Il suffit ensuite d'imbiber une compresse avec un peu de cette infusion refroidie et de l'appliquer localement*.

Phytothérapie et aromathérapie
En phytothérapie, l'efficacité de la plante est reconnue pour l'usage externe, sauf sur les plaies, dans le traitement des hématomes, oedèmes, dislocations, contusions, troubles musculaires et articulaires, inflammation de la bouche et de la gorge, furoncles, piqûres d’insectes, phlébite superficielle, entorses, gingivite et des ulcères aphteux.*

Son huile essentielle (HE) est considérée comme puissante pour le traitement des hématomes, oedèmes, rhumatismes articulaires et musculaires.**
Pour soigner le mal d'altitude : 1 à 2 gouttes d'HE à appliquer sur la nuque.**

En homéopathie : à tous les âges
"Sous forme homéopathique, je la prescris plusieurs fois par jour dans mon cabinet. Elle accompagne les patients à toutes les étapes de la vie", explique Frédéric Voirin, médecin généraliste et homéopathe : pour le nouveau-né présentant des hématomes consécutifs à l'usage de forceps ou de ventouses lors de l'accouchement comme pour la nouvelle maman ayant subi des traumatismes ligamentaires, tissulaires ou musculaires.

Médicament bien connu des bleus et des bosses, elle est fréquemment utilisée en automédication sous sa forme 9 CH : indispensable pour l'enfant un peu casse-cou ou le papa bricoleur du dimanche !
Le sportif en a besoin en cas d'entorse, de luxation ou même en accompagnement post-opératoire après une fracture.
Elle traite des maladies chroniques comme l'insuffisance veineuse.

Contre la douleur et la fièvre
"On a une action non seulement sur l'inflammation mais aussi sur la douleur. En 2014, la Société Française d'Anesthésie et de Réanimation a recommandé Arnica 30 CH pour la prise en charge de la douleur dans l'amygdalectomie, l'ablation des amygdales, chez les enfants et les adultes", précise Frédéric Voirin.

Utile en cas de syndromes grippaux : "c'est un médicament de fièvre, de courbatures, de douleurs articulaires".
Elle permet de traiter efficacement les douleurs d'arthrose.

"Je l'utilise aussi en soin de support en oncologie pour les patientes atteintes d'un cancer du sein et victimes de douleurs musculaires ou osseuses qui font partie des effets secondaires indésirables de la chimiothérapie ou de l'hormonothérapie."

Certains chocs psychologiques
On peut dans certains cas traiter des chocs émotionnels avec de l'arnica. Il faut pour cela que ce dernier "ait entraîné un choc traumatique qui corresponde au tableau clinique du médicament", par exemple "si la personne se sent raide et courbaturée".

Frédéric Voirin considère que l'arnica est un peu le "couteau suisse" de l'homéopathie : "Pour moi, l'arnica est un grand médicament."

 

Sources complémentaires :
*Passeport Santé : Arnica
**Traité approfondi de phyto-aromathérapie, Hervé Staub, Lily Bayer, éditions Grancher
Wikipédia : Arnica

 En savoir +

Atchoum !

Le mot arnica est probablement dérivé du grec "pternike" : "qui fait éternuer".
On l'appelle aussi "herbe aux chutes", "herbe à éternuer", "tabac des Vosges" ou "des Savoyards", "herbe aux prêcheurs".

Vie Saine et Zen