Les échéances du 9 juin prochain sont peut-être en France les élections les plus importantes car c’est aujourd’hui au niveau de l’Union Européenne que sont prises les décisions les plus déterminantes pour notre avenir. De plus, ce sont des élections à la proportionnelle intégrale qui n’ont aucune raison, en théorie, de se retrouver polluées par des considérations de tactique ou de stratégie. Il est vrai que certains partis politiques tentent d’en faire un enjeu national, misant sur le rejet du gouvernement et masquant par là le vide sidéral de leur programme. Mais l’on n'est pas obligé de marcher dans la combine et l’on peut sans nulle doute trouver dans la palette très large des propositions celles qui ressemblent le plus à ses idées. Car oui, c’est le moment de voter pour ses idées ! VOTEZ !
Les récentes reculades, notamment sur le Pacte Vert, semblent souffler un vent contraire en matière d’écologie et l’on voit poindre à l’extrême droite et du côté de ceux qui se mettent à sa remorque, une instrumentalisation de l’enjeu climatique. La puissance d’inertie de certains lobbies n’est pas non plus le moindre des dangers. Quant aux tensions géopolitiques autour de l’Ukraine et de Gaza, elles font jeu égal en terme de priorités mais pourraient faire diversion.
Il y a pourtant une grande partie du chemin déjà parcouru : le consensus scientifique sur le changement climatique est établi depuis longtemps, le climato-scepticisme reste une affaire de farfelus et les enquêtes d’opinion montrent que les Européens sont toujours très concernés par ces questions.
L’écologie politique serait maintenant bien inspirée de se rassembler sur l’essentiel et de choisir des porte-parole audibles. On ne peut pas faire l’économie du charisme dans une campagne électorale.
On attend de l’Union Européenne un discours clair pour répondre aux peurs légitimes des citoyens sur la gestion des flux migratoires, pour ne pas minimiser l’ampleur et le coût des changements nécessaires au niveau économique et social, pour rassurer sur une répartition équitable des efforts à fournir et pour expliquer les bénéfices inestimables de la transition écologique en matière de santé et de qualité de vie (ce que nous tentons de faire dans ces colonnes depuis plus de 15 ans). Et toujours garder à l’esprit le prix de l’inaction.