Endométriose : les solutions naturelles

Endométriose : les solutions naturelles

Maladie gynécologique multifactorielle, l'endométriose peut prendre des formes multiples dont certaines peuvent être extrêmement invalidantes. Il n'existe pas encore de traitement efficace mais il y a heureusement des solutions pour mieux vivre avec.

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Sommaire

- Endomètre : le tissu de la muqueuse utérine
- Des années d'errance médicale
- Différents traitements pas toujours pertinents ou efficaces
- Alimentation anti-inflammatoire
- Médecines alternatives et complémentaires
- Activités physiques : dans les respect du corps
- Une lecture émotionnelle
- Actrice de sa santé

Des douleurs dans le ventre parfois jusque dans les jambes ou dans le bas du dos, des règles très abondantes voire hémorragiques, des troubles gastro-intestinaux ou urinaires, des douleurs au moment de la défécation, de la souffrance pendant les rapports sexuels, un absentéisme régulier à l'école ou au travail, un impact fort sur la vie quotidienne, notamment professionnelle, accompagné d'une fatigue chronique… Les symptômes de l'endométriose sont multiples, plus ou moins invalidants et la maladie peut aussi être là sans signe apparent.

Endomètre : le tissu de la muqueuse utérine
"Si on commence à en parler davantage dans la sphère sociétale et politique, l'endométriose, très longtemps ignorée, reste encore méconnue et compliquée"*, affirme Nancy Leone, journaliste. Il s'agit d'une maladie gynécologique multifactorielle qui est liée, selon l'Inserm, à la présence en dehors de l'utérus de tissu semblable à la muqueuse utérine, l'endomètre (voir encadré).
Elle concerne 10 à 20 % des femmes en âge de procréer. Entre 2,1 et 4,2 millions de femmes seraient atteintes en France, selon une étude de l'INSEE de 2014.*

Des années d'errance médicale
"En moyenne, il faut environ sept à huit ans entre la première apparition des symptômes et le diagnostic officiel !"*
Il s'agit d'une maladie complexe, encore mal connue et qui nécessite une collaboration entre différentes spécialités, notamment car elle ne se développe pas de la même manière d'une personne à l'autre.
"Il y a presque autant de formes que de femmes touchées"*.

De multiples témoignages font état de longues années éprouvantes d'errance médicale pour parvenir à un diagnostic. Combien de fois les patientes auront-elles entendu de la bouche de leur médecin : "c'est normal d'avoir mal pendant ses règles" ou "vous n'en faites pas un peu trop, là ?" voire "vous n'avez rien, c'est dans la tête, tout ça" !
"Heureusement, grâce a la sensibilisation effectuée autour de l'endométriose, cette errance médicale tend à se réduire"*, précise Nancy Leone.

Différents traitements pas toujours pertinents ou efficaces
La médecine conventionnelle propose des traitements hormonaux (pilule contraceptive en continu ou pose d'un stérilet libérant des hormones), des traitement antalgiques (anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS), ou des traitements chirurgicaux. Chaque traitement a ses avantages, ses inconvénients et ses effets secondaires indésirables. Son opportunité dépend également du désir de grossesse ou non de la femme.

Alimentation anti-inflammatoire
De nombreuses femmes ont trouvé dans l'alimentation anti-inflammatoire et dans les médecines alternatives et complémentaires, un moyen d'améliorer leur quotidien en réduisant les symptômes et en stabilisant les lésions.

Nancy Leone conseille notamment de réduire dans l'alimentation le lactose, le gluten, le sucre raffiné, les graisses trans contenus dans les produits industriels, la viande rouge, le soja, l'alcool, la caféine.
Il faudrait privilégier, selon elle : les légumes verts et colorés, les oléagineux, les petits poissons gras, les huiles végétales vierges, les baies, les aliments riches en fer et vitamine C, certaines herbes comme le thym et le romarin, certaines épices comme le curcuma, le cumin ou la cannelle.
(Voir : L'alimentation antioxydante ; Éviter l'alimentation industrielle ?)

Médecines alternatives et complémentaires
L'homéopathie propose des traitements qui agissent sur les symptômes, sur la régulation hormonale et sur le terrain, notamment psychologique : Actaea racemosa 9CH, Folliculinum 9-15 CH, Sabina 5 CH, Magnesia Phosphorica 9-15 CH, Colocynthis 5 CH…*

Certains médecins s'intéressent également au cannabis thérapeutique (CBD).
Durant ses règles, Nancy Leone a trouvé des bénéfices à utiliser les huiles essentielles d'hélichryse italienne, menthe poivrée et lavande officinale.*

La MTC (Médecine Traditionnelle Chinoise) conseille de restreindre les aliments acides, d'éviter les aliments froids et crus les jours précédant les règles, de ne pas exposer au froid le ventre, les reins et les pieds, de boire du jus d'herbe de blé le matin à jeun.*
(Voir : La médecine chinoise en France)

Activités physiques : dans les respect du corps
En matière d'hygiène de vie, l'activité physique est recommandée, mais pas n'importe laquelle ! Nancy Leone recommande les pratiques qui allient renforcement et étirement articulaire dans le respect du corps. Elle déconseille donc les sports de combat en général ou la course à pied. Elle oriente plutôt vers le yoga, le pilates, la natation, le stretching, le renforcement musculaire profond, la danse, l'équithérapie…
"Yoga et endométriose sont considérés comme le duo idéal."

Une lecture émotionnelle
Il y a aussi une lecture émotionnelle possible de l'endométriose.
"L'endométriose provient potentiellement d'un choc émotionnel, qui aurait pu provoquer une fragilité du système immunitaire", explique Maud Renard, créatrice de la "gynécologie émotionnelle". "Il y a en effet un lien entre le système nerveux et les glandes surrénales. Ainsi lorsqu'il y a une grosse présence de peur, une dose de cortisol et d'adrénaline arrive dans notre corps, ce qui entraîne une perturbation et une réduction de notre système immunitaire. Ce phénomène empêcherait de ce fait les cellules endométriales d'être détruites aux endroits où elles n'ont pas lieu d'être."*

Actrice de sa santé
Le recours à ces pratiques nécessite de devenir actrice de sa santé. Ce qui veut dire d'abord s'informer le plus possible sur sa maladie mais aussi mieux connaître son corps en général et son cycle menstruel en particulier. Cela peut vouloir dire aussi faire un travail psychologique sur soi-même afin de mieux comprendre les dimensions émotionnelles, transgénérationnelles voire symboliques de la maladie.


Sources :
*Endométriose, PMA, Comment mieux vivre ton parcours ?, Nancy Leone, éditions FauveS
**Comment je vis avec l'endométriose, Julia Paredes, éditions Le courrier du livre

 En savoir +

Mieux connaître l'endométriose

Les douleurs de l'endométriose : les 5 D
- Douleurs pelviennes chroniques : douleurs aux ovaires, contractions utérines.
- Dyschésies : douleur pour éliminer les selles, alternance diarrhée et constipation, ballonnements, gonflements…
- Dysménorrhées : douleur durant les règles.
- Dysuries : douleurs urinaires, problèmes à la miction, infections à répétition…
- Dyspareunies : douleur durant les rapports sexuels.
S'ajoutent souvent à ces 5D : une asthénie, des douleurs de dos, jambes et épaules, des saignements abondants entre les règles, de l'infertilité.*

Trois types de maladie
- Endométriose superficielle péritonéale : implantation non profonde de cellules endométriosiques qui n'ont pas vocation à évoluer de manière sévère.
- Endométriose ovarienne : présence d'un kyste ovarien rempli de liquide, aussi appelé endométriome.
- Endométriose pelvienne profonde (endométriose sous-péritonéale profonde) : lésions de plus de 5 mm de profondeur qui pénètre la paroi péritonéale ou la paroi des organes.**
Il existe aussi, plus rarement, des cas d'endométriose extra pelvienne, par exemple diaphragmatique ou thoracique.* 

2 à 4 millions
de femmes
en France
atteintes d'endométriose*

21 000
hospitalisations
en France, par an,
dues à l'endométriose*

9,5 milliards €
le coût par an
de l'endométriose
en France*

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