Comment des bulbes de fleurs traités rendent résistantes des moisissures dangereuses pour la santé

Comment des bulbes de fleurs traités rendent résistantes des moisissures dangereuses pour la santé

Planter des bulbes de tulipes traités aux antifongiques pourrait développer l’aspergillose, une grave maladie due à un champignon.

Celle-ci peut se manifester sous forme d’infections localisées, d’infection disséminée mortelle ou de maladies allergiques et toucher de nombreux organes (rein, sinus, peau, sang…). C’est en France la troisième cause d’infection fongique invasive (1 661 cas entre 2012 et 2018). Principalement causée par une moisissure microscopique (Aspergillus fumigatus) l’aspergillose touche les personnes immunodéprimées, en particulier les patients ayant reçu une greffe de moelle osseuse ou d’organe, ainsi que les patients sous traitements anticancéreux.
L’utilisation des antifongiques en agriculture facilite l’émergence de souches résistantes transmissibles à l’être humain. Aujourd’hui de nombreux patients atteints d’aspergillose sont infectés par ce type de souche.

Le CHU de Besançon s’est donc livré à une expérience pour tenter d’évaluer si la terrasse de son hôpital, ornée de pots de fleurs, pouvait être une source potentielle de diffusion de la résistance. 69 isolats d’Aspergillus fumigatus résistants ont été retrouvés dans l’environnement de l’hôpital en 2019. L’année d’après, les bulbes traités ont été remplacés par des bulbes issus de l’agriculture biologique. Résultat : en seulement un an, le taux de résistance est passé de 71 % à moins de 3 %. 

La nécessité d’une surveillance environnementale est devenue d’autant plus pressante que de nouveaux produits antifongiques sont en cours de développement.

En attendant, dans les jardins hospitaliers, il est préférable pour la sécurité des patients d'utiliser exclusivement des plantes bio !

 

Source : The Conversation, Gabriel Reboux, Laurence Millon, Steffi Rocchi - 25/02/24

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