L’exposition aux pesticides affecte la reproduction des huîtres et certains effets délétères sont retardés chez les générations suivantes.
Une étude a été effectuée entre 2020 et 2024 avec un dispositif expérimental représentant au mieux la réalité environnementale de la contamination des huîtres creuses. Ces dernières ont été exposées de façon précoce, pendant les 48 premières heures de leur développement embryo-larvaire, à un mélange de 18 pesticides à faible concentration, représentatif des usages agricoles en vigueur sur le littoral. Les mollusques ont été ensuite observés sur la durée de leur cycle de vie et sur trois générations.
Résultats : peu d’altération immédiate sur la première génération mais des effets retardés. Par rapport aux individus témoins, les larves exposées ont vu leur performance de nage diminuer ainsi que leur capacité de métamorphose. Moins d’individus étaient donc capables de passer du stade larvaire au stade naissain (huîtres juvéniles). Dès la deuxième génération, des modifications dans l’expression des gènes ont été observées ainsi qu’une hyper-méthylation marquée de l’ADN. Ceci pourrait avoir d’importantes implications en termes d’adaptation et de reproduction.
Cette étude a le mérite de questionner les autres études d’écotoxicité :
- en prenant en compte les effets cocktails là où ne sont généralement étudiés que des effets substance par substance ;
- en ajoutant une dimension temporelle, à long terme, multigénérationnelle et transgénérationnelle.
Source : The Conversation, Rossana Sussarellu - 04/11/24
