Sans l'éducation sexuelle à l'école, "le porno devient un tuto"

Sans l'éducation sexuelle à l'école, "le porno devient un tuto"

Au lycée, 15 % seulement des élèves bénéficient des trois séances annuelles minimales obligatoires sur l'éducation sexuelle.

C'est la conclusion d'un rapport de l'Inspection générale de l'Éducation publié en 2021 et c'est la raison pour laquelle trois associations (SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial) ont saisi le 2 mars dernier le tribunal administratif de Paris pour "mettre l'État devant ses responsabilités".

"La hausse des violences sexuelles (+ 33 % entre 2020 et 2021) et la dégradation des connaissances des jeunes sur le VIH sont les conséquences directes de ces manquements et interpellent à raison ces associations", affirme Claude Giordanella, sexologue et spécialiste de la protection des mineurs. Beaucoup de jeunes évoluent dans des familles où la sexualité est un sujet tabou. "Le problème, c'est que lorsque l'école ne remplit plus ce rôle d'information, alors les ados se tournent vers d'autres ressources. Et bien souvent, il s'agit du porno. Nombre de filles et de garçons prennent alors ces films pour des tutos. Or, ils formatent pour longtemps leur façon de concevoir la sexualité – souvent violente, sans préservatif…"

Il faudrait ouvrir la conversation assez tôt, avec les enfants jeunes, en parlant de leur corps et des façons dont ils doivent le protéger. Rappeler que ce corps leur appartient, qu'ils ne doivent pas le laisser toucher, qu'ils doivent pouvoir le dire le cas échéant.
"Cela permet de poursuivre la conversation à l'adolescence : puisque je fais attention à mon corps, alors je le protège et suis au fait sur le sujet (contraception, dépistage, IVG…)." Distiller les informations de manière progressive, c'est le principe de l'éducation.

 

Source : Le Point, Alice Pairo-Vasseur – 03/03/23

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