Sexualité : les Français font moins l’amour mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose, selon l’Inserm

Sexualité : les Français font moins l’amour mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose, selon l’Inserm

Des rapports sexuels moins fréquents mais plus satisfaisants, c’est l’évolution des pratiques françaises au cours des cinq dernières années…

Une vaste enquête de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) intitulée "Contexte des sexualités en France" a été publiée le 13 novembre dernier. C’est un état des lieux des représentations et des pratiques sexuelles des Français (la dernière étude date de 2006). Elle s’est déroulée sur 5 ans et a été réalisée à partir d’interrogatoires par téléphone et Internet auprès de plus de 30 000 personnes âgées de 18 à 89 ans, résidant en France hexagonale et dans quatre territoires ultramarins : Martinique, Guadeloupe, Réunion et Guyane. 

Résultats…

- Les Françaises et les Français entrent de plus en plus tardivement dans la sexualité (la tendance s’est inversée à partir de la fin des années 2010) : 18,2 ans pour les femmes et 17,7 ans pour les hommes.

- Le nombre de partenaires augmente, pour toutes les générations. Les femmes sont ainsi passées en moyenne à 3,4 partenaires au cours de leur vie en 1992 à 4,5 en 2006 et 7,9 en 2023. L’écart reste cependant marqué avec les hommes, qui passent de 11,9 partenaires en 2006 à 16,4 en moyenne pour la dernière enquête.

- Il y a une diversification des pratiques sexuelles :  72,9 % des femmes déclarent avoir pratiqué la masturbation l’an dernier, contre seulement 42,4 % en 1992. La pratique de la fellation et du cunnilingus augmente aussi, pour les femmes et pour les hommes, tout comme celle de la pénétration anale, en augmentation chez les femmes (38,9 % en 2023 contre 23,4 % en 1992) comme chez les hommes (57,4 % en 2023 contre 26,9 % en 1992).

- Les Français font moins l’amour. En 2023, 77,2 % des femmes et 81,6 % des hommes ont déclaré avoir eu une activité sexuelle avec un partenaire au cours de l’année (en 1992 : 86,4 % des femmes et 92,1 % des hommes). Mais cela n’atteint pas leur degré de satisfaction qui est en légère augmentation : tant pour les femmes (45,3 % en 2023 contre 43,6 % en 2006) que pour les hommes (39 % en 2023 contre 35,1 % en 2006). 

- Pour la première fois l’enquête 2023 s’intéresse à la sexualité des seniors : 56,6 % des femmes et 73,8 % des hommes restent actifs sexuellement après 50 ans.

- La proportion de personnes s’engageant dans une sexualité non exclusivement hétérosexuelle augmente sensiblement : en 2023, 8,8 % des femmes et 8,9 % des hommes de 18-89 ans déclarent avoir eu au moins un ou une partenaire du même sexe au cours de la vie. 

- Les abus sont de mieux en mieux identifiés, notamment par les femmes. En 2006, elles étaient 15,9 % à déclarer avoir subi un rapport forcé ou une tentative de rapport forcé. Cette proportion passe à 29,8 % en 2023. 

- Côté IST (infections sexuellement transmissibles), les résultats sont "préoccupants" : seuls 49,4 % des femmes et 52,6 % des hommes ont déclaré s’être protégés lors de leur premier rapport avec un nouveau partenaire sexuel au cours de la dernière année.

- Le nombre de grossesses non désirées augmente sensiblement. En 2023, 34,7 % des dernières grossesses survenues dans les cinq ans sont non souhaitées.

 

Source : Huffington Post, Charlotte Arce - 16/11/24

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