Tatouage et allergies : de nombreuses encres contiennent des ingrédients non indiqués sur l’étiquette

Tatouage et allergies : de nombreuses encres contiennent des ingrédients non indiqués sur l’étiquette

Aux États-Unis, la composition de 90 % des encres à tatouer n’est pas correctement indiquée sur l’étiquette.

Selon une récente enquête réalisée par une équipe de chimiste sur 54 encres à tatouer disponibles sur le marché nord-américain, de nombreux additifs potentiellement préoccupants n’étaient pas répertoriés sur l’emballage.

Autrefois, les pigments utilisés pour les tatouages étaient des matériaux naturels : cendres, charbon de bois, minéraux ou autres. Depuis le milieu du 20e siècle, les tatoueurs ont commencé à fabriquer leurs propres encres, en utilisant des pigments ou des colorants synthétiques. Aujourd’hui ce sont de grandes entreprises qui les fabriquent et les vendent aux artistes.

Dans la moitié des encres analysées, les scientifiques ont retrouvés du polyéthylène glycol, non précisé sur l’emballage, qui peut être à l’origine de réactions allergiques et entraîner une insuffisance rénale.
Dans 15 encres, du propylène glycol, toujours non mentionné dans les compositions et qui peut aussi provoquer des allergies (éruption cutanée, démangeaisons, ampoules).
Dans plusieurs encres ont été détectés des ingrédients couramment utilisés dans les cosmétiques mais jamais testés dans les produits de tatouage (BHT, dodécane et 2-phénoxyéthanol). 
Sur les 54 encres analysées, seules 29 indiquaient les pigments corrects, tandis que les autres ne listaient pas les pigments contenus, ou en indiquaient de mauvais.

Certains pigments sont préoccupants : le noir de carbone peut être contaminés par des molécules cancérigènes ; les pigments azoïques (rouges, jaunes et orange) peuvent, avec le temps, se décomposer en agents cancérigènes ; les pigments bleus et verts détectés sont interdits par la règlementation européenne.
La FDA (Food and Drug Administration, organisme états-unien chargé de la protection et de la promotion de la santé publique) commence à prêter plus d’attention à la composition des encres à tatouer et devrait bénéficier à l’avenir de pouvoirs plus élargis, notamment pour rappeler les encres jugées problématiques.

Les risques associés aux tatouages, infections et réactions allergiques, sont encore peu connus et varient considérablement d’un individu à l’autre.
Si l’on souhaite vraiment se faire tatouer, il est prudent de faire appel à un artiste expérimenté, formé aux bonnes pratiques d’hygiène et de soin post-tatouage.

 

Source : The Conversation, John Swierk - 07/05/24

Vie Saine et Zen