La sobriété médicamenteuse n’est pas un principe qui peut s’appliquer à tout le monde et dans toutes les situations.
Dans certains cas, l’observance thérapeutique s’impose : en cas de maladie chronique bien-sûr (diabète, cancers, maladies cardiovasculaires…) mais aussi, par exemple, en cas d’infection due à une bactérie ou à un champignon. Le principal risque d’un arrêt précoce d’un traitement antibiotique ou antifongique est l’échec thérapeutique voire la création d’une souche résistante. La durée de traitement prescrit par le médecin doit donc être respectée scrupuleusement. Au-delà, en revanche, il ne faut pas poursuivre le traitement sauf à être dans le mésusage du médicament. Ce mésusage est fréquent chez les personnes âgées, notamment en cas de polymédication (plusieurs traitements en même temps).
En ce qui concerne l’automédication, il faut être prudent et ne pas hésiter à prendre conseil auprès de son médecin ou de son pharmacien.
Dans ce cas, la sobriété a tout d'abord une raison médicale : tout médicament contient un principe actif qui a des effets thérapeutiques bénéfiques, mais également des effets indésirables délétères. Il faut donc évaluer correctement la balance bénéfice-risque du traitement.
Il existe une Association pour le bon sage du médicament (ABUM) qui réunit des experts et la plupart des acteurs concernés, notamment médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes, infirmiers, patients, politiques, assureurs, acteurs médico-sociaux, industriels, éditeurs de logiciels. Sa dernière campagne : "les médicaments vous veulent tous du bien mais ont parfois du mal à vivre ensemble".
La seconde raison de la sobriété médicamenteuse est environnementale, compte tenu de l’impact carbone inévitable de tout produit fabriqué industriellement.
En conclusion, il faut donc être sobre en médicaments mais avec modération !
Source : The Conversation, Anne-Lise Bienvenu - 09/06/24