2023 est l’année où les mois de juin à octobre ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde. Et l’une des plus riches en catastrophes naturelles : depuis les séismes meurtriers en Turquie et au Maroc, jusqu’aux gigantesques incendies du Canada, d’Hawaï ou de Grèce en passant, en France, par les tempêtes Ciaran et Domingos ainsi que les inondations dans le Nord et le Pas de Calais.
Pourtant 2023 est aussi l’année où l’on a commencé à entendre plus distinctement une petite musique lancinante sur le mode "le réchauffement climatique, ça commence à bien faire !"...
Serait-ce la résistance au changement ? Et certains en profiteraient-ils pour en faire leur miel ? Dans le même temps, on assiste en effet à la montée des populismes de tous poils qui fédèrent les mécontentements les plus divers.
Il semblerait même que les dictatures aient le vent en poupe. En Chine, Russie, Azerbaïdjan, Iran, Syrie, Egypte, Birmanie… Et que les démocraties soient tentées par le recul. Comme aux États-Unis avec la restriction du droit à l’avortement. En Israël avec la tentative de réforme judiciaire destinée à limiter le pouvoir de la Cour suprême. Ou même en France où Amnesty International a épinglé le gouvernement pour un "usage excessif de la force" et des "arrestations abusives" au moment d’une réforme des retraites imposée contre l’avis général de la population.
L’année aura été surtout marquée au fer rouge par les horreurs successives des massacres du 7 octobre par le Hamas et des bombardements de civils à Gaza par l’armée israélienne. Sidérés, nous constatons aujourd’hui que, contrairement à ce que nous a inculqué l’éducation d’après-guerre, l’horreur n’a aucune vertu pédagogique. Que les leçons de l’Histoire ne servent à rien. Et que les être humains reproduisent toujours les mêmes erreurs.
Si la résistance au changement se fait plus pressante, c’est peut-être parce que le changement est de plus en plus urgent et nécessaire. Et qu’il se heurte à des intérêts puissants.
En mars dernier, à Lisbonne, la dixième édition du World Ocean Summit conclut que la lutte pour la protection des océans nécessite un changement de système au niveau mondial.
La COP28 à Dubaï, début décembre, malgré de nombreuses insuffisances, aboutit à un accord pour abandonner les énergies fossiles, pour avancer sur les pertes et dommages causés par le réchauffement de la planète, pour prendre en compte l’agriculture et l’alimentation, pour développer les énergies renouvelables.
C’est ainsi. La transition écologique se démocratise d’année en année à travers de nombreux évènements. Elle est devenue un outil central pour répondre aux défis environnementaux, sociaux et économiques de notre époque : gestion des déchets et recyclage, gestion de l’eau, des mers, des océans et des terres, protection de la biodiversité, lutte contre la pollution, promotion de la mobilité durable…
La marche vers l’émancipation des femmes et la parité reste également une constante. En Iran où le mouvement "Femme, vie, liberté" semble tenir bon. En Espagne où un baiser forcé entraîne la démission du président de la fédération de football. En France où l’omerta collective concernant les violences faites aux femmes, notamment dans le milieu du cinéma, semble se fissurer.
En 2023, au-dessus des nuages et des tempêtes, le soleil continue de briller.
Belle année 2024 à toutes et tous !