Vive les rides ! Elles sont belles ! Il n’est pas seulement vain de vouloir les faire disparaître. C’est juste dommage ! Car elles sont le miroir de l’âme. Le reflet de la beauté du coeur.
À l’heure des délires transhumanistes, nombreux sont celles et ceux qui sont atteints du syndrome de Peter Pan, qui vivent dans le déni du temps qui passe, dans le négationnisme de notre condition de mortel.
Et certains en font leur choux gras. Notamment du côté de la chirurgie esthétique. Je ne parle pas de la chirurgie réparatrice qui fait des merveilles chez les accidentés, les victimes d’attentats ou les grands blessés de guerre. Voire en cas de difformité congénitale pouvant générer un réel traumatisme psychologique. Je parle de cette chirurgie de confort pratiquée par des professionnels peu scrupuleux qui sacrifie tout à l’apparence et à l’éternelle jeunesse et qui en réalité efface toute expressivité du visage.
Combien d’artistes, de politiques et autres personnages publics arborent, à la suite d’une opération plus ou moins réussie, des visages boursouflés auxquels on ne comprend plus rien ! Qui sont même devenus gênants à regarder ! Quelle tristesse de voir de jolis jeunes gens et jeunes femmes se métamorphoser en monstres de Frankenstein à l’approche de la maturité ! Quel gâchis ! On aurait envie de leur dire haut et fort : c’est moche et c’est raté !
Mais bien-sûr on ne le fait pas car on mesure toute la détresse qu’il y a dans la démarche. Chacun se débrouille comme il peut dans la vie avec ses blessures, ses angoisses, sa plus ou moins grande capacité à assumer son image, à supporter le regard des autres et la pression médiatique. Loin de moi l’idée de porter un jugement. Les métiers où l’on est dans la lumière sont impitoyables. Il serait cruel et injuste d’en accabler les victimes.
Contentons-nous de saluer l’engagement dans ce combat d’une génération de comédiennes de Charlotte Rampling à Andie Mac Dowell ou encore d’une autrice et journaliste comme Sophie Fontanel qui assument leurs rides et leurs cheveux gris.
Contentons-nous d’affirmer distinctement que les rides sont belles. Qu’elles sont la carte de nos fragilités, le témoignage de nos émotions et de nos failles, de nos souffrances et de nos joies. Qu’elles révèlent ce qu’il y a de plus humain en nous.
Vive les rides !