En France, une personne sur deux est aujourd’hui concernée par le surpoids ou l’obésité et 17 % pour cette dernière.
Le chiffre était de 8,5 % en 1997. Aux États-Unis il est de 42 % en 2022. En cause, de multiples facteurs résultant des transformations récentes et profondes de nos environnements de vie, devenus "obésogènes" :
- l’industrialisation de l’alimentation, plus riche aujourd’hui en acides gras et en sucres ;
- le développement du marketing alimentaire facilitant l’accès aux aliments ;
- l’urbanisation des modes de vie conduisant à une plus grande sédentarité.
Les personnes en situation d’obésité ne peuvent pas être tenues pour seules responsables de leur situation. Notre environnement moderne favorise la prise de poids.
L’alimentation et l’activité physique sont deux mesures préventives essentielles pour lutter contre l’obésité et ses conséquences négatives sur la santé. En la matière, les comportements sont certes modifiables mais on sait qu’ils relèvent d’une multitude de déterminants individuels, sociaux et environnementaux.
Il existe encore pourtant une part importante de la population (38 % des femmes et 54 % des hommes, selon l’étude Nutrinet-Santé) qui attribue l’obésité à un manque de volonté. Or cette croyance serait à l’origine d’une certaine stigmatisation (56 % des Français déclarent avoir été déjà stigmatisés en raison de leur poids). Le terme "grossophobie" a fait récemment son entrée dans le dictionnaire.
Il convient d’agir sur les déterminants environnementaux obésogènes : améliorer la qualité nutritionnelle des aliments, réguler le marketing alimentaire, rendre financièrement plus accessibles les aliments favorables à la santé, promouvoir des plans d’urbanisme qui encouragent la pratique de la marche et du vélo… Et déconstruire, grâce à l’éducation, l’idée selon laquelle l’obésité est due à un manque de volonté.
Source : The Conversation, Alice Bellicha, Chantal Julia, Jean-Michel Oppert, Mathilde Touvier - 03/03/24
