Longtemps préconisée par les naturopathes, la détoxification n'existait en médecine conventionnelle que dans les cas d'intoxication grave notamment dans le cadre professionnel. Avec la prise en compte des facteurs environnementaux, elle devient pour les "éco-médecines" un passage obligé pour soigner de nombreuses pathologies. Preuves à l'appui.
Sommaire
- Un cocktail de polluants
- Drainer le foie
- Plantes et probiotiques
- Un traitement adapté à chaque patient
- De nombreuses pathologies concernées
Fatigue chronique, troubles digestifs chroniques, maux de tête, douleurs articulaires ou musculaires, pathologies ORL à répétition, sinusites, fibromyalgie… Nous sommes de plus en plus nombreux à consulter pour ces symptômes, très invalidants au quotidien, que les médecins peinent à répertorier et auxquels ils ont du mal à apporter une réponse thérapeutique. Depuis quelques années, beaucoup d'entre eux ont choisi d'explorer la piste des pollutions environnementales.
Un cocktail de polluants
Pour Sophie Scheffer*, médecin généraliste, homéopathe, phytothérapeute, micronutrition, "on absorbe des quantités infimes de polluants, souvent non détectables, mais le phénomène est cumulatif. On peut avoir des symptômes qui apparaissent 5, 10, 20 ans après. Selon une étude américaine, on trouve plus de 180 polluants dans le cordon ombilical des nouveaux-nés. Nos ancêtres ont survécu à la peste, à la famine, aux guerres. Alors que nos enfants sont plus fragiles que nous ! Les cancers d'enfants augmentent de 1 % par an et les pathologies allergiques de 300 % !"
Nous ne sommes pas soumis qu'à la pollution environnementale. Sophie Scheffer parle aussi de la pollution interne découlant d'une carence en minéraux et vitamines (les aliments que nous absorbons sont en partie déminéralisés du fait des traitements phytosanitaires) et du stress qui produit des radicaux libres et perturbe le fonctionnement cellulaire.
La surabondance de polluants dans notre organisme provoquerait une baisse de notre capacité naturelle de dépollution.
Drainer le foie
Qui est censé jouer ce rôle de détoxification dans notre corps ? "L'organe majeur est essentiellement le foie. Dans une moindre mesure le rein, le poumon, les intestins, la peau. Il faut donc d'abord soutenir le foie !", précise Sophie Scheffer.
La détoxification se passe en deux temps :
- phase de polarisation qui permet de rendre plus solubles les composés étrangers ;
- phase de conjugaison qui utilise des acides aminés, de nombreux minéraux et vitamines pour permettre d'éliminer les produits.
Plantes et probiotiques
"En traitement, je prescris : des plantes en dilution homéopathique ; des minéraux, vitamines et antioxydants ; et des probiotiques. Les probiotiques sont importants, tout comme l'hygiène alimentaire (il faut diminuer le sucré), parce qu'une flore intestinale déséquilibrée est une source d'intoxication interne très importante." (Voir : L'intestin : un rôle stratégique pour notre santé et Probiotiques : des bactéries au service de notre santé).
Sophie Scheffer préconise de suivre ce type de traitement pendant trois-quatre semaines, trois ou quatre fois par an.
Un traitement adapté à chaque patient
"Je commence toujours par cette phase de détoxification, qui fait déjà disparaître toute une série de symptômes. Ensuite, si chez certains patients les symptômes persistent, je prescris le traitement adapté. J'ai constaté qu'en commençant par un drainage du foie, j'avais de meilleurs résultats sur les traitements homéopathiques ou allopathiques que je prescrivais par la suite."
La saturation des émonctoires, les organes qui ont pour mission d'éliminer (système digestif, respiratoire, urinaire, cutané, génital), pourrait constituer un obstacle à la guérison.
De nombreuses pathologies concernées
L'efficacité de la détoxification se révèle sur de nombreux symptômes.
Au niveau de la peau par exemple, drainer le foie aurait un effet sur des eczémas, des psoriasis, des lichens, des éruptions, des urticaires, des allergies cutanées, des prurits.
"J'ai réussi à réduire nettement l'acné d'un jeune de 14 ans avec un cocktail de plantes en dilution homéopathique et des probiotiques."
Sophie Scheffer a constaté également les effets positifs de ce traitement pour réduire les effets secondaires des chimio et des radiothérapies chez des personnes atteintes de cancer.
Nous sommes en train d'assister à l'émergence d'une nouvelle conception de la médecine largement fondée sur la prévention, le renforcement du terrain et l'utilisation d'une pharmacopée respectueuse de l'humain et de la planète.
*Sophie Scheffer fait partie du Comité médical du laboratoire homéopathique Sevene Pharma.
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Des études scientifiques
Une étude française de l'Université de Caen publiée en octobre 2010 dans le Journal of occupational medicine and toxicology a montré in vitro l'effet mortel du Round-up sur une cellule vivante de foie et l'effet protecteur d'un médicament à base de pissenlit, épine vinette et bardane dilués et dynamisés (Digeodren ®).
Selon Geoffroy Waroqueaux, pharmacien et directeur général de Sevene Pharma qui produit ce médicament, c'est surtout un adjuvant du Round-up, l'Ampa, qui est très toxique. "Après exposition d'une cellule vivante au Round-up à des doses 400 fois inférieures aux doses agricoles admissibles, la cellule meurt au bout de 24h. Si on l'a traitée auparavant pendant 48h avec le Digeodren ®, on retrouve 90 % de vitalité cellulaire au bout de 72h. Et en curatif on a un résultat de 30 à 40 % au-dessus de l'effet placebo".
Une autre étude est en cours à l'Université de Marseille sur un effet protecteur au niveau épigénétique. "Les résultats préliminaires montrent que les plantes diluées et dynamisées protègent le gène par rapport au polluant avec un résultat entre 30 et 48 % au-dessus de l'effet placebo. On a un effet préventif très important."