Troubles de l'humeur : solutions des médecines alternatives et complémentaires

Troubles de l'humeur : solutions des médecines alternatives et complémentaires

Le mal-être ou la déprime sont des troubles de l'humeur très invalidants. Neuro-nutrition, acupuncture, phytothérapie ou autre… Le traitement le plus efficace se trouve souvent du côté des médecines alternatives et complémentaires.

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Sommaire

- La première protection : dans notre assiette
- Neuro-nutrition : revenir aux besoins fondamentaux
- Psychologie positive, méditation et luminothérapie
- MTC : les affections du "shen"
- Le millepertuis et autres plantes
- La méthode la plus adaptée

En dehors de la dépression grave qu'il ne faut pas hésiter à traiter avec l'association des antidépresseurs et de la psychothérapie (voir : Dépression, déprime : les antidépresseurs, c'est pas automatique), il y a toute une série de troubles de l'humeur (mal-être, déprime…) qui seraient mieux pris en charge par les médecines alternatives et complémentaires (MAC). C'était l'objet des 31e Rencontres des MAC à l'Hôpital Tenon, le 19 octobre dernier.

La première protection : dans notre assiette
Une fois de plus, c'est le fameux régime méditerranéen qui est la référence en la matière.
"Le régime méditerranéen crétois a fait ses preuves de protection envers les troubles de l'humeur. Il existe des régimes défavorables et pathogènes comme la "Western Diet", l'alimentation moderne occidentale. Riche en sucres simples, en graisses saturées, en acides gras trans industriels, cette dernière prédispose à beaucoup de troubles psychiques, notamment les troubles de l'humeur et de l'attention. Quant aux régimes hyperprotéinés ils vont modifier profondément la biosynthèse des neurotransmetteurs et réduire le taux de sérotonine qui est impliqué dans l'état de bien-être", résume Olivier Coudron, médecin, responsable du diplôme universitaire "Alimentation santé et micronutrition" à l'Université de Bourgogne. Selon lui, il existe des aliments santé pour le cerveau comme par exemple : l'eau ou les légumes colorés.

Une fois qu'on a rééquilibré son assiette, Olivier Coudron considère qu'il faut souvent opter pour des compléments alimentaires, en cure courte s'il le faut : fer, magnésium, vitamine D, oméga 3, folates (vitamine B9), polyphénols, caroténoïdes… Il propose dans la foulée une "stratégie de chronobiologie nutritionnelle" pour optimiser les effets : organiser les prises aux bons moments dans la journée.

Neuro-nutrition : revenir aux besoins fondamentaux
Olivier Coudron a une approche qui est au carrefour des neurosciences, de la nutrition et de la psychologie moderne : il s'agit de la neuro-nutrition dont l'objectif est "de satisfaire les besoins essentiels du cerveau et du psychisme".

Il est donc important pour lui de ne pas négliger :
- les besoins corporels : un temps de sommeil suffisant, un respect des rythmes biologiques, un équilibre mouvement/activité ;
- les besoins sensoriels et émotionnels : bruit, sons, lumière ;
- les nourritures psychiques : pensées positives, états de conscience élargie, relation à soi, aux autres, à l'univers.

Psychologie positive, méditation et luminothérapie
Ces derniers points rencontrent l'approbation des différent experts qui s'accordent à reconnaître l'efficacité des thérapies cognitives comportementales, l'impact de la luminothérapie (au minimum 2 000 lux) et de la méditation de pleine conscience. Selon David Gourion, psychiatre, cette dernière serait "particulièrement intéressante dans la prévention des récurrences de la dépression majeure".

MTC : les affections du "shen"
La médecine traditionnelle chinoise apporte également des réponses satisfaisantes. "Après un épisode de dépression majeure, on peut accompagner la personne pour qu'elle se débarrasse petit à petit de ses traitements de psychotropes", assure You Wa Chen*, spécialiste en médecine traditionnelle chinoise.

Pour soigner le "shen", qui veut dire en chinois "esprit", "conscience universelle", il est possible d'utiliser l'acupuncture, le massage Tui Na et la pharmacopée chinoise avec notamment la racine d'astragale, la baie de jujube sauvage, la nacre de perle de Margarita, l'atractylode macrocéphale…

Le millepertuis et autres plantes
"En phytothérapie, on va essayer d'agir sur les symptômes ou contrer les effets indésirables de certains antidépresseurs ou neuroleptiques", explique Danielle Roux**, pharmacienne.

La plante la plus reconnue dans ce domaine est le millepertuis, dont "l'extrait hydro-alcoolique est un médicament à part entière qui a une équivalence avec les antidépresseurs ; elle a, du reste, des interactions médicamenteuses auxquelles il faut être attentif". Mais il y a d'autres plantes qui ont des effets intéressants (voir encadré).

En oligothérapie, Danielle Roux utilise : lithium, magnésium, cuivre-or-argent, zinc.
"Le zinc est très important pour la synthèse de la sérotonine. Selon des travaux relativement récents, on se rend compte qu'une carence en zinc peut être entrainée notamment par l'utilisation d'antidépresseurs ou de neuroleptiques."

La méthode la plus adaptée
"Les praticiens des MAC disposent d'un arsenal plus complet que la seule allopathie. Ils vont pouvoir orienter le patient pour qu'il choisisse en fonction de son histoire clinique et personnelle la méthode la plus adaptée", conclut Serge Rafal, l'organisateur des Rencontres de Tenon.

 

*Auteur de Le classique de la médecine naturelle chinoise, éditions You Feng
**Rédactrice en chef de la revue La phytothérapie européenne

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Des plantes contre la déprime

Pour Danielle Roux, les plantes intéressantes sont :
- le millepertuis (photo en tête d'article) : un équivalent des antidépresseurs ;
- le safran : très cher et très recherché, son huile essentielle (HE) a "une action dans le traitement de la dépression et des troubles sexuels liés à l'utilisation d'antidépresseurs" ;
- griffonia simplicifolia : contre la boulimie ;
- la gentiane jaune : contre l'anorexie.

Des plantes complémentaires :
- l'aubépine : a un effet bêtabloquant ;
- l'orpin rose : améliore les fonctions cognitives, la mémoire et la concentration.

En aromathérapie, "l'HE de camomille noble a un effet relaxant et peut diminuer les blocages liés au stress". Danielle Roux cite également l'HE d'ylang ylang et de néroli. Elle utilise également Tilia Tomentosa comme anxiolytique pour le syndrome anxieux de l'enfant.

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