Jardiner le week-end

Jardiner le week-end

Avoir un beau jardin et un potager prolifique quand on n'est à la campagne que deux jours par semaine, c'est possible. Et le tout sans se casser le dos ni trop se fatiguer. Il suffit de connaître quelques trucs…

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Sommaire

- Un ravissement permanent
- Un jardin autonome
- Accepter d'être flemmard
- Pailler, pailler, pailler
- Recycler malin
- Un potager facile
- Un jardin naturel
- Oser se lancer

Les urbains sont tentés, le week-end, de fuir la pollution pour aller se mettre au vert. Pourtant beaucoup d'entre eux ont de mauvais souvenirs d'enfance autour de la campagne "obligatoire" le dimanche !

C'est aussi le cas de Sandrine Boucher* qui, enfant, considérait que cultiver un jardin était une activité difficile et fatigante. "On avait le plaisir de récolter quelques fraises ou quelques framboises mais je trouvais que c'était beaucoup d'efforts pour pas grand chose." Depuis, elle a changé d'avis et est devenue une intermittente du jardinage depuis une dizaine d'années.

Un ravissement permanent
Elle a beaucoup lu, s'est documentée, notamment auprès d'associations comme Arthropologia, spécialisée dans les insectes, ou Terre Vivante et a croisé quelques personnes déterminantes.
"J'ai eu la chance de rencontrer Pierre Rabhi, ce qui a été un moment fort."

Il est vrai que, pour peu qu'on dispose d'un bout de nature, jardiner permet de se déconnecter, de faire de l'exercice physique, de respirer du bon air, de renouer en direct avec la nature, les saisons… Et d'avoir régulièrement sur sa table les délicieux produits frais et bio qu'on a fait pousser soi-même ! Sans parler de la découverte de multiples bestioles.
"C'est un ravissement permanent", confirme Sandrine Boucher.

Un jardin autonome
Pour le jardin du week-end, le principe est qu'il faut savoir laisser la nature se débrouiller. Les feuilles mortes resteront au pied des arbres et feront un bon paillage. Les coccinelles dévoreront les pucerons, les hérissons viendront à bout des limaces. L'intervention humaine doit rester minimale. Et évidemment : ni engrais, ni pesticides !

Sandrine Boucher conseille d'abord d'apprendre à observer. Observer le type de terre qu'on a, les variétés de plantes qui poussent à proximité, l'exposition du terrain par rapport au soleil.
Dans un deuxième temps seulement, on peut commencer à agir : progressivement, en commençant petit, en tirant parti de ce qui existe et en laissant faire le temps.

Accepter d'être flemmard
"Le jardin du week-end, ce n'est pas le bagne !"
Il faut faire les choses quand on le sent et ne jamais se sentir obligé de semer, de planter, de tailler. Il faut accepter d'être flemmard !
"Parfois je me suis forcée et je me suis rendue compte que c'était contreproductif", affirme Sandrine Boucher.

Il existe donc toute une série d'astuces pour économiser du temps, de l'argent et des efforts inutiles. Par exemple, pour mettre un sol en culture, on étalera sur la zone choisie une couche de carton ou plusieurs couches de papier journal. La nature fera le reste : privés de lumière, les végétaux meurent, se décomposent et nourrissent le sol, faisant remonter les vers de terre qui assouplissent la terre.

Pailler, pailler, pailler
Pailler est une technique de plus en plus recommandée par les agronomes qui prônent la restauration de la biodiversité des sols. Plus besoin de labourer ni de bêcher. Cela permet non seulement de mettre un sol en culture mais aussi d'empêcher les "mauvaises herbes" de pousser, de protéger du froid, et d'une manière générale, d'avoir une terre meuble et vivante.

De nombreux matériaux peuvent faire un excellent paillis : débris de bois, carton, papier journal, feuilles mortes, fougère sèche, herbes coupées, tiges fanées, paille, pierres, gravier, tas de mottes…

Recycler malin
On peut utiliser les pierres qu'on trouve dans la terre pour faire une rocaille, construire un muret, une bordure.
Les herbes sèches, les feuilles mortes ou le gazon coupé servent pour pailler les plantes.
Les branches font des tuteurs parfaits…
Et pourquoi pas récupérer des cagettes sur le marché pour faire sécher et conserver les fruits et légumes ou, retournées, faire de l'ombre aux jeunes plants ?

Un potager facile
Il ne faut pas le prévoir trop grand, maximum 50 m2, et il faut savoir choisir les bonnes variétés : celles qu'on aime cuisiner et déguster, celles qui sont adaptées aux contraintes du jardinier de week-end.

Si l'on est extrêmement paresseux, on peut toujours planter des plantes aromatiques ou se régaler de plantes sauvages (voir encadré).

Un jardin naturel
Là encore, il faut choisir les bonnes plantes, en privilégiant les vivaces, adaptées au sol et au climat (voir encadré).

C'est une bonne idée de différencier les zones, de faire porter les efforts sur les massifs proches de la maison et de laisser faire la nature dans les parties plus lointaines ou plus difficiles à cultiver. Les friches sont des réserves irremplaçables pour la biodiversité : chauve-souris, oiseaux, insectes, amphibiens, hérissons…

Si l'on n'a pas le temps ou pas le courage, rien n'empêche de tondre ou faucher uniquement les espaces nécessaires à la circulation ou à la détente. Autour, on aura une belle prairie sauvage avec un charme fou !

Oser se lancer
Pour Sandrine Boucher, le plus important c'est d'oser se lancer.
"Nous n'avons plus la connaissance des techniques parce que la transmission des savoir-faire ne s'est pas faite. La plupart du temps, nous sommes urbains depuis deux ou trois générations, alors on n'ose pas. On a l'impression que le jardinage est réservé à des gens qui savent. En réalité, il suffit d'essayer et ça marche. De toutes façons, on ne risque pas grand chose. Les échecs sont rares et n'ont pas de graves conséquences affectives ou financières."

 

*Auteure avec Alban Delacour de Je ne jardine que le week-end, éditions Terre Vivante

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Choisir ses plantes

Celles du potager
Parmi les variétés recommandées par Sandrine Boucher : la carotte Marché de Paris, la courge Butternut, la courgette Blanche d'Égypte, le haricot de Rocquencourt, le navet d'Auvergne hâtif, le petit-pois Norli, la pomme de terre Corne de Gatte, le potiron Galeux d'Eysines, la laitue Oreilles du Diable, la roquette, la Feuille de chêne, la Trévise, la tomate Noire de Crimée…
Plantes aromatiques : thym, romarin, sarriette, menthe, sauge, ciboulette, persil…
Plantes sauvages : pissenlit, ortie, bourrache, onagre, violette, plantain…

Celles du jardin
Parmi les plantes vivaces recommandées par Sandrine Boucher : campanules, marguerite, chardon, astilbe, népéta, saponaire, géranium, centaurée, verveine de Buenos Aires, rose trémière…
Il y a aussi des plantes annuelles ou biannuelles qui se ressèment toutes seules : onagres, cardères, molènes, soucis des jardins, bourraches, vipérines…
Pour les arbustes : potentille arbustive, lavande, abélia, hortensia, millepertuis arbustif, sauge officinale, romarin, thym, fusain du Japon, houx, genévrier, genêt, chèvrefeuille…

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