Le bois : matériau écologique pour la construction

Le bois : matériau écologique pour la construction

Contrairement à la morale de l'histoire, le deuxième des trois petits cochons, qui avait construit sa maison en bois, n'avait pas tout à fait tort ! Le bois est un matériau qui présente de multiples avantages, notamment sur le plan écologique…

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Sommaire

- Propre et rapide
- Forte performance en isolation
- Facilement recyclable
- Résistant au feu
- Bois massif ou ossature bois
- Pas toujours écolo
- Inconvénient : le prix
- Bien choisir son bois
- Des labels pour nous guider

C'est l'un des plus vieux procédés de construction utilisés par l'homme. "Au départ une cabane, c'est en bois", précise Romain Delahousse, architecte spécialisé en éco-construction.
Depuis quelques années, avec le développement des préoccupations environnementales, le matériau est en vogue.
"Ce n'est pas une mode, c'est un vrai secteur qui se développe. Même des fabricants de béton ont développé des filières de construction en bois."

Propre et rapide
Le premier intérêt du bois c'est qu'il génère un chantier propre et rapide. Le béton fait intervenir de l'eau, donc des temps de séchage : plus long, plus cher. Le bois est un élément léger qui nécessite peu de transformation, avec une mise en œuvre rapide : moins de dépense d'énergie, moins de temps humain.

Romain Delahousse le confirme : "en bois, on peut maintenant monter un immeuble de 5/6 étages en trois jours ; en béton ça se calcule en mois."

Forte performance en isolation
Le bois massif a des qualités isolantes thermiques 12 fois supérieures au béton, 400 fois supérieures à l'acier et 1 500 fois supérieures à l'aluminium.
Un bâtiment à ossature bois se chauffe facilement et on y trouve un air sec et sain.

Facilement recyclable
On peut recycler facilement le bois. Les éléments sont faciles à démonter et réutilisables notamment sur de nouvelles constructions. En cas de destruction, il est naturellement biodégradé par les insectes, les champignons et les bactéries.

Résistant au feu
Contrairement à ce qu'on croit, le bois résiste mieux au feu que d'autres matériaux. Il brûle lentement (plus de 4 cm par heure) et n'entraîne ni déformations ni vapeur toxique. Par ailleurs, à la suite d'un incendie, on remplace plus facilement les éléments en bois.

Bois massif ou ossature bois
On peut construire en bois massif mais on parle de plus en plus de constructions à ossature bois. Il s'agit d'une structure portante légère en bois, ou en panneaux de bois recomposé qu'on vient combler avec des fibres naturelles à haute performance isolante : bois, cellulose, chanvre… À l'extérieur on protège avec du bardage en bois. À l'intérieur on peut avoir des parements de finition en bois ou plus traditionnels, en plaque de plâtre par exemple.

Pas toujours écolo
Certains bois doivent être traités contre les insectes xylophages avec des produits qui ne sont pas forcément neutres pour l'environnement. D'autres n'en ont pas besoin. Il faut bien choisir son bois et éventuellement bien choisir ses produits.

Les panneaux à particules sont assemblés sous presse avec des colles qui émettent des formaldéhydes polluants pour l'environnement intérieur. On trouve néanmoins sur le marché des produits plus écologiques où les colles synthétiques ont été remplacées par des liants naturels (lignine, amidon…). Le lamellé-collé est une bonne solution car il agrège des bois massifs avec un minimum de liant.

Inconvénient : le prix
C'est le hic ! Romain Delahousse fait le calcul : "il faut compter un surcoût de 20 à 25 % par rapport à une construction traditionnelle, notamment dû au fait que le bois requiert une main d'œuvre spécialisée."

Si l'édifice est bien éco-conçu, on pourra amortir l'investissement au bout de quelques années, grâce notamment à l'économie de chauffage.

Bien choisir son bois
L'idéal est de profiter d'un matériau local, géré localement. Le problème, pour Romain Delahousse, c'est que "nous sommes le pays le plus boisé d'Europe mais nous avons la plus mauvaise gestion de nos ressources. Notamment à cause du morcellement des exploitations. Résultat : nous sommes obligés d'importer 80 % du bois que nous utilisons. Pour la filière carbone, ce n'est pas excellent."

Le mieux est de se renseigner auprès des acteurs locaux, notamment auprès des scieries.
Il faut aussi bien choisir son entreprise. "On en trouve, mais il faut chercher et ne pas hésiter à prendre des menuiseries qui ont des bureaux d'étude intégrés."

Des labels pour nous guider
On peut aussi se fier aux labels. Il en existe des dizaines. Seuls deux sont des références pour les professionnels : FSC et PEFC (voir encadré).

Romain Delahousse aime le bois parce "c'est un élément qui nous renvoie à un imaginaire constructif et chaleureux : la cabane, la maison de grand-mère, l'odeur du bois ciré et entretenu…"

 

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Les labels du bois

fscFSC
Forest Stewardship Council

 

pefcPEFC
Programme for the Endorsement of Forest Certification Schemes

 

Le premier label mondial attestant la gestion durable des forêts est le FSC, mis au point après la conférence de Rio en 1992.
Il existe aussi depuis 1999 un label européen, PEFC, qui commence à s’étendre au niveau mondial.
Les deux labels ont beaucoup de points communs, notamment la référence aux principes de gestion durable de la forêt : respect des ressources, multifonctionnalité, gestion à long terme.
Le FSC est plus exigeant dans la mesure où il fait l'objet d'un suivi plus rigoureux. Il est attribué sur la base de pratiques concrétisées et non de simples engagements.

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