L'épargne solidaire : quand l'argent devient plus humain

L'épargne solidaire : quand l'argent devient plus humain

Depuis la crise financière, l’éthique et la transparence dans la gestion des finances est à la une de nos préoccupations. Comment placer son argent dans des causes plus nobles que le simple profit ? L’épargne solidaire répond à cette question…

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Sommaire

- Rendre son argent utile
- Des banques plus transparentes et éthiques ?
- Des démarches sincères ?
- Épargne de partage ou investissement solidaire
- Projets sociaux et citoyens
- À la portée de tous

Lorsqu’on place son argent dans une banque, il rapporte plus à la banque qu’à l’épargnant. L’expression "l’argent ne dort jamais" prend ici tout son sens puisque les sommes déposées vont être placées dans des actions cotées en bourse ou injectées dans des prêts avec comme objectif une rentabilité maximum.

Rendre son argent utile
"L’épargne solidaire permet de rendre son argent utile, explique François de Witt, président de l’association Finansol. C’est à la fois une démarche volontaire et un acte de militantisme. Car l’argent apporté sera distribué à des entreprises qui contribuent à la cohésion sociale ou au développement durable."

Des banques plus transparentes et éthiques ?
L’épargne et la finance solidaires sont devenues tellement en vogue que même les banques traditionnelles s’y mettent. Le Crédit Mutuel, la Caisse d’Epargne, la Société Générale ou la Banque Postale, entre autres, proposent de rendre solidaire leur compte sur livret.
Pour ceux dont la fibre est plus étayée, il existe des organismes financiers orientés davantage vers l’utilité sociale et l’intérêt général. C’est le cas de l’établissement financier La Nef et du Crédit Coopératif, pionniers dans le genre avec la gamme la plus large de produits solidaires.

Des démarches sincères ?
Le Crédit Coopératif, dont le capital est détenu par ses clients, se lance dans l’épargne solidaire dès les années 80.
"Cela fait plus de 25 ans que nous proposons à nos clients de l’épargne solidaire. Depuis quelques années, nous voyons émerger de plus en plus ce type d'offres. On ne peut que s’en réjouir étant donné les besoins mais nous espérons que les démarches seront sincères", confie Audrey Bégué, responsable du développement de l'épargne solidaire au Crédit Coopératif.

Épargne de partage ou investissement solidaire
L’épargne solidaire comprend à la fois l’épargne de partage et l’investissement solidaire.
Dans le premier cas, l’argent épargné génère des intérêts qui peuvent être à leur tour soit placés dans un but lucratif (c’est le cas dans l’épargne classique), soit donnés en partie ou en totalité à des associations. Ce don ouvre droit à une réduction d’impôts égale à 66 ou 75 % de son montant. Il existe également des OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières) qui fonctionnent sur le même principe du partage via le don.

Dans le cas de l’investissement solidaire, il s’agit d’investir le capital dans des projets à forte utilité sociale, ce qui va permettre par exemple de constituer des prêts pour des entreprises solidaires non cotées en bourse, à forte vocation sociale ou environnementale.
Enfin depuis 2010, les entreprises ont l’obligation de proposer à leurs salariés un plan d’épargne salariale comprenant au moins un fonds commun de placement solidaire. 5 à 10 % de cette épargne salariale sera injecté dans des produits solidaires, identifiables par le label Finansol (voir encadré).

Projets sociaux et citoyens
Les associations, PME et coopératives pouvant bénéficier de l’argent solidaire sont porteurs de projets sociaux et citoyens dans des domaines aussi variés que le logement, la cohésion sociale, l’insertion, l’emploi ou le développement durable.
Grâce à lui, par exemple, Philippe Le Mesre De Pas a pu lancer son commerce de produits alimentaires biologiques à Arras.
"Le fait que 45 % du financement soit assuré par de l’épargne solidaire m’a permis d’obtenir des prêts bancaires à un taux très intéressant." C’est donc un gage de sérieux et surtout de motivation. "On sait qu’on ne fera pas fortune. Ce n’est d’ailleurs pas notre démarche. Quand on se lance dans un tel projet, il faut avoir les reins solides mais surtout être convaincu des valeurs que l’on porte."

À la portée de tous
Pas besoin d’être Crésus, l’épargne solidaire est adaptée à toutes les bourses !
"Ce qui compte, c’est l’action collective. En 2010, grâce à l’ensemble des épargnants solidaires, ce sont plus de 2,6 millions d’euros qui ont été versés aux associations partenaires du Crédit Coopératif. Même ceux qui n’ont pas de capacité d’épargne participent, grâce à la carte bancaire Agir qui génère des dons à chaque retrait dans un distributeur, et qui ne coûte pas plus cher qu’une carte classique", précise Audrey Bégué.

 En savoir +

Un label unique, sorte de garde-fou

Créée il y a 15 ans, l’association Finansol a mis en place un label indépendant et reconnu qui atteste de la nature sociale et solidaire des produits proposés par les organismes financiers.
Il offre une garantie aux épargnants, signale les placements solidaires et participe à la promotion d’une économie plus équitable.

Un comité indépendant analyse deux caractéristiques particulières avant l’attribution du label : le produit doit avoir un caractère solidaire ; et il doit être transparent d’un point de vue de la traçabilité des placements.

Aujourd’hui, 120 placements sont labellisés.
Quelques exemples : la SCIC Habitats Solidaires, la foncière Habitat et Humanisme, l’assurance-vie Entraid’Epargne Carac ou encore le fonds commun de partage Agir avec la Fondation Abbé Pierre.

700 000
Français
sont épargnants
solidaires

500 millions €
ont été investis
solidairement
en 2009

26 000
emplois créés ou consolidés
grâce à la finance solidaire
en 2009

Vie Saine et Zen