Contre les troubles du sommeil : l'hypnothérapie

Contre les troubles du sommeil : l'hypnothérapie

Difficultés d'endormissement, insomnies, réveils anticipés, l'hypnothérapie est parfaitement adaptée pour les troubles du sommeil dont la source, la plupart du temps, est liée au stress.

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Sommaire

- Trois types de troubles
- Un état modifié de conscience
- L'hypnose concerne tout le monde
- Pas de protocole préétabli
- Une séance en quatre temps
- Combien de séances ?
- Trouver un bon thérapeute

Très loin de la performance de spectacle, l'hypnothérapie, notamment depuis les travaux de Milton Erickson, est une thérapie brève qui respecte l'intégrité de la personne, ses croyances, ses perceptions et son système de représentation, comme l'explique Grégory Tosti*, médecin et hypnothérapeute.
L'hypnose est une bonne indication contre les troubles du sommeil dans la mesure où ils sont liés à des phénomènes inconscients.

Trois types de troubles
Il existe trois types de troubles qui constituent un motif fréquent de consultation, selon Franck Zahm, hypnothérapeute.

- Les personnes qui n'arrivent pas à s'endormir : elles somatisent le fait de ne pas vouloir aller dans la journée d'après.

- Les personnes qui se réveillent la nuit : elles sont soumises à une grande quantité de travail ou d'émotion et se réveillent la nuit pour la gérer.
"D'où l'intérêt de faire le soir un to-do-list pour décharger l'inconscient de tout ce qu'il doit faire le lendemain", explique Franck Zahm.

- Les personnes qui se réveillent tôt le matin : elles ont plein de choses à faire et pensent inconsciemment qu'elles ne vont pas avoir assez de temps dans la journée.

Un état modifié de conscience
L'hypnose est parfaitement adaptée à la gestion du stress et de l'anxiété chronique qui se trouvent à la base des problèmes d'insomnies.
Grégory Tosti considère même que l'endormissement, avec le lâcher prise qu'il requiert et la mise en condition en position allongée dans une pièce obscure, ressemble à une technique d'autohypnose.

Mais l'inverse n'est pas vrai. L’hypnose ne ressemble pas au sommeil. Il s'agit d'un état modifié de conscience qui amplifie la relation avec l'inconscient. On parle d'ouverture, de "perceptude", de veille paradoxale.
"Lors d’une séance d’hypnose, la personne ne dort pas. Au contraire, elle est en hyperconscience", précise Franck Zahm.

L'hypnose concerne tout le monde
L'état d'hypnose est un état naturel qui existe dans la vie quotidienne.
"Quand on conduit on peut faire 100 km sans s'en rendre compte parce qu'on est absorbé par nos rêveries : les vacances, une réunion, un repas de famille… Il y a un état modifié de conscience qui s'est installé." Pourtant, au moindre danger, le cerveau sera capable de réagir et de commander l'action réflexe pour l'éviter.

"Certaines personnes ont la faculté de garder cet état d'hypnose en permanence, d'autres s'en coupent."
Nous serions tous accessibles à l'hypnose mais plus ou moins résistants selon notre histoire et les blessures que nous avons accumulées.

Pas de protocole préétabli
Il n'existe pas de séance d'hypnose spécifique contre les troubles du sommeil. D'une manière générale, chaque séance est différente, le thérapeute devant se laisser guider par le patient.
"En hypnose, le rôle du thérapeute consiste fondamentalement à se laisser déconcerter par toute possibilité présentée par le patient lui-même", précise Grégory Tosti.

Une séance en quatre temps
Franck Zahm développe la plupart du temps sa séance en quatre temps.

- Un moment où la personne raconte son histoire : l'anamnèse.
"Je demande à la personne de me relater les évènements émotionnels fort de sa vie." Cela permet d'identifier les ancrages négatifs qui peuvent être à la source de la problématique.

- La descente en état modifié de conscience : la phase d'induction.
"Cette phase permet d'aller se connecter au cerveau droit, à l'inconscient. Elle dure entre 5 et 20 minutes selon la résistance des gens."

- La libération émotionnelle des problématiques : la catharsis.
"On demande à la personne de se reconnecter à l'émotion d'une scène qu'elle a vécue. Plus on joue et on rejoue une scène, plus on se libère de l'émotion liée à cette scène. C'est un peu comme si on avait un logiciel Photoshop dans l'inconscient et qu'on retouchait des émotions, qu'on modifiait certains ressentis pour les rendre plus agréable, plus facile à vivre."

- La création d'ancrages positifs.
Franck Zahm demande souvent au patient d'imaginer une soirée très positive où il a invité toute sa famille et ses amis. Il utilise également la technique du "signaling" : "matérialiser, par exemple, une couleur ou un objet que l'inconscient associe avec un moment positif et la sensation qui l'accompagne. Plus tard, en cas de stress, il suffit d'imaginer et de retrouver cette couleur ou cet objet, pour se reconnecter à cette sensation positive."

Combien de séances ?
Franck Zahm considère qu'en une seule séance on peut régler 80 % des problèmes. "Si l'on suggère à l'inconscient qu'il faut cinq séances pour résoudre un problème, il va attendre la cinquième séance pour tout régler."
Mais les personnes qui ont plus de résistances ont besoin d'un peu plus. Pour les troubles du sommeil, il faut compter généralement entre une et trois séances.

Trouver un bon thérapeute
Comme dans la plupart des pratiques, le mieux est de faire confiance au bouche à oreille, d'être attentif à l'éthique du praticien et de se méfier de celui, trop autoritaire, qui tenterait de prendre le pouvoir.
"Le diplôme n'est pas primordial mais il est certain que ceux qui ont fait une formation ont peu de chances d'être des personnalités négatives. Ce qui variera sera seulement leur degré d'efficacité."
Franck Zahm recommande les diplômés de l'École Centrale d'Hypnose, l'Institut Français d'Hypnose Humaniste et Ericksonienne, l'Arche-Hypnose et Psynapse.

 

*Auteur de Le Grand Livre de l'Hypnose, éditions Eyrolles
Site de Franck Zahm

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Les cycles du sommeil

Les cycles du sommeil durent 90 minutes. "Quand on s'endort sur son premier cycle, on va dormir 1 heure de sommeil profond. Le deuxième cycle a 30 minutes de sommeil profond. Le troisième cycle a 20 minutes, le quatrième a 10 minutes, le cinquième a 5 minutes. Si on s'endort sur un premier cycle, on a environ 1h50 de sommeil profond sur une nuit de 7h. Si on s'endort sur le dernier cycle, on aura beau dormir 9h on n'aura que 30 minutes de sommeil profond", explique Franck Zahm.

Quand on a laissé passer un début de cycle, par exemple quand on rentre chez soi tard le soir, il est conseillé de ne pas se coucher tout de suite. Il vaut mieux attendre le début du cycle suivant.

Vie Saine et Zen