Cigarette et vapotage : comment nous refaisons les mêmes erreurs

Cigarette et vapotage : comment nous refaisons les mêmes erreurs

Tous les grands fabricants de tabac fabriquent également des produits de vapotage : s'agit-il du même jeu, avec les mêmes acteurs ?

La machine à rouler les cigarettes à la fin du 19e siècle et l'arrivée de la communication de masse au milieu du 20e ont fait grimper en flèche la prévalence du tabagisme à l'échelle mondiale. Depuis les années 1960, le cancer du poumon, étroitement lié au tabac, est la première cause de décès dans le monde. Il est responsable de 18 % de tous les décès par cancer en 2020 (le cancer du foie étant la 2e cause de décès la plus fréquente, avec 8,3 %).

La courbe d'évolution de l'épidémie de tabagisme fait apparaître quatre grandes étapes…
- 1e phase (vingtaine d’années) : le tabagisme se répand, les maladies qu’il entraîne sont encore négligeables.
- 2e phase (trentaine d’années) : la consommation de cigarettes atteint son pic chez les hommes et augmente chez les femmes, les maladies associées commencent à augmenter chez les premiers.
- 3e phase (trentaine d’années) : la consommation de cigarettes se stabilise chez les hommes puis commence à décroître, elle atteint seulement son pic chez les femmes. Les maladies associées augmentent toujours chez les premiers et commencent leur croissance chez les secondes.
- 4e phase (depuis les années 1980) : le tabagisme diminue chez les deux sexes, mais les maladies se développent toujours. Ces écarts constituent ce qu'on appelle les "périodes de latence".

Concernant le vapotage qui se développe depuis une dizaine d'années, nous sommes dans la 1e phase et l'on manque énormément de données. S’il s'avère à l'avenir qu'il provoque des affections graves sur le long terme (cancer du poumon, maladies cardiovasculaires ou respiratoires), il serait logique qu’il y ait encore très peu de cas à l’heure actuelle. Pourtant on a assisté à des déclarations hasardeuses selon lesquelles le vapotage serait "95 % moins dangereux que le tabagisme".

De nombreuses données préliminaires indiquent aujourd’hui que le vapotage n’est pas inoffensif. Les produits utilisés contiennent des substances cancérigènes pour le poumon, peuvent être corrélées à l'asthme et altérer le système vasculaire.
En cause principalement : les milliers de substances chimiques aromatisantes dont on ne peut pas affirmer qu'elles soient sans danger.
Les partisans du vapotage soutiennent que la cigarette électronique est efficace pour aider les fumeurs à arrêter de fumer, mais les preuves sont limitées.

En France le vapotage est interdit dans les établissements scolaires et destinés à l’accueil, à la formation et à l’hébergement des mineurs, dans les moyens de transport collectif fermés et les lieux de travail collectif fermés et couverts.

 

Source : The Conversation, Simon Chapman – 11/05/23

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