Du bio dans les cantines, une idée qui fait recette parmi les candidats

Du bio dans les cantines, une idée qui fait recette parmi les candidats

Unanimité chez les candidats à la présidentielle qui promettent dans les cantines plus, voire 100 % de produits bio et locaux !

À gauche, on promet du bio et du local. Jean-Luc Mélenchon ajoute "une option végétarienne quotidienne et un menu hebdomadaire végétarien" pour tous, tandis que Yannick Jadot précise que l’alimentation sera "moins carnée, de meilleure qualité, respectueuse du bien-être animal et achetée au juste prix aux agriculteurs". Fabien Roussel promet, lui, des repas à 1 €.
À droite on promet surtout du local. Marine Le Pen compte "contraindre les cantines à utiliser 80 % de produits agricoles français". Valérie Pécresse veut "rénover les règles de commande publique pour instaurer une préférence et un recours accru au local dans la restauration scolaire, hospitalière et administrative". Eric Zemmour entend "privilégier les circuits courts dans la restauration collective" et Nicolas Dupont-Aignan "inciter" les collectivités "à se fournir chez des producteurs locaux et à privilégier le bio français".
Un tel consensus est une nouveauté, sans doute due à une prise de conscience pendant la pandémie de covid.

À la fin de 2021, la restauration collective proposait 10 % de bio, loin des 20 % visés par la loi Egalim. Pour mémoire, ce sont les communes qui ont la responsabilité des cantines dans les crèches et les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées.

Problèmes :
- l'intérêt du local, à lui seul, est limité s'il est issu d’une production intensive ayant peu d’impact bénéfique sur la biodiversité ou les ressources en eau.
- il existe une difficulté règlementaire de taille que seule Valérie Pécresse a anticipée : les commandes publiques doivent respecter les règles internationales et le droit de la concurrence, ce qui empêche les collectivités de prendre en compte l’implantation géographique des postulants lors des appels d’offres et rend plus difficiles les candidatures des producteurs locaux. Il faudrait donc inclure une "exception alimentaire" dans le code des marchés public.

L’association Un plus bio, "premier réseau national des cantines bio", a mis en place un Observatoire de la restauration collective bio et durable. Dans une enquête de novembre 2021, elle conclut que le bio n'est pas plus cher, s'il est accompagné de mesures contre le gaspillage, de repas moins carnés et d'utilisation accrue de produits bruts.

 

Source : Libération, Pauline Moullot – 12/03/22

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