Dans l’eau paisible des étangs se cache une contamination invisible due à des pesticides utilisés pour l’agriculture.
Certaines substances interdites depuis plusieurs années se sont transformées et se trouvent toujours présentes dans l’environnement. Ces produits de transformation sont parfois plus toxiques et peuvent persister longtemps. Ils représentent 86 % des substances chimiques surveillées en milieu aquatique.
Exemple : des dérivés du chlorothalonil, pesticide interdit en Europe et en Suisse depuis 2019, ont été détectés en Suisse puis en France.
Autre exemple : les métabolites de l’atrazine, un herbicide interdit depuis 2003, sont encore détectés vingt ans après son interdiction dans de nombreuses masses d’eau françaises.
Nous vivons ainsi avec les cicatrices laissées par des produits chimiques utilisés à une époque où leurs effets étaient encore méconnus. Et pourtant, nous continuons de répéter la même erreur : autoriser la commercialisation de produits aux effets mal compris. Nous déléguons alors de nouveaux problèmes à nos enfants.
Ni marginaux ni nouveaux, les produits de transformation des pesticides incarnent une génération de micropolluants qui s’ancre dans la mémoire chimique de nos agro-écosystèmes. À l’heure où les politiques de transition agricole s’accélèrent, il est essentiel de les prendre en compte pour éviter que ces fantômes chimiques ne pèsent sur les générations futures.
Source : The Conversation, Gaspard Conseil & Damien Banas - 30/10/25
