Une stratégie de surveillance adaptée à la toxicité des Pfas et à leur présence dans les différents milieux…
C’est ce que recommande l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) face la contamination de l’environnement par les Pfas.
Les Pfas (composés per- et poly- fluoroalkylés) constituent une grande famille de plus de 4 000 substances chimiques extrêmement résistantes. Ils sont présents dans de nombreux produits industriels : textiles, revêtements anti-adhésifs, produits phytopharmaceutiques… Du fait de leur persistance dans l’environnement, on les qualifie souvent de "polluants éternels".
Parmi eux, peu sont recherchés et documentés. Seules quelques substances sont intégrées dans les dispositifs de contrôle réglementaires : 4 Pfas sont surveillés dans les œufs, les produits carnés et les produits de la pêche (parmi lesquels le PFOA et le PFOS dont l’usage est désormais restreint). Une directive sur l’eau potable prévoit la recherche obligatoire de 20 Pfas par les agences régionales de santé à compter du 1er janvier 2026.
Il existe des données de biosurveillance dans la population générale avec des moyennes de teneurs en Pfas dans le sang équivalentes à celles mesurées au niveau européen. En revanche il n’existe pas de données françaises concernant l’air, les sols, les poussières et les expositions professionnelles.
L’Anses a mis au point une méthode permettant de catégoriser et surveiller 247 Pfas en fonction de deux critères : leur présence dans les différents compartiments (air, poussières, sols, aliments, organismes vivants, milieux aquatiques, eaux de boisson, produits de consommation, population générale et population professionnelle) et leur toxicité (cancérigène, mutagène, reprotoxique, perturbateur endocrinien…).
Ces Pfas ont été classés en fonction de trois approches de surveillance.
Les plus préoccupants (une vingtaine) sont sous surveillance étroite et pérenne.
Les Pfas insuffisamment documentés comme le TFA, le plus petit, sont sous surveillance exploratoire, plus ponctuelle, pour mieux les caractériser dans l’air, les sols, les poussières et tous les sous-compartiments alimentaires.
Les sources de contaminations anciennes ou actuelles à investiguer, comme les sites industriels, sont sous surveillance localisée.
Ces recommandations s’adressent aux pouvoirs publics et aux différents acteurs concernés (employeurs, responsables d’activités émettrices ou utilisatrices…) à qui il appartient d’adapter leurs stratégies de surveillance.
Source : Natura Sciences, Charlène Catalifaud - 22/10/25
