Infection urinaire : elle ne passera pas par moi !

Infection urinaire : elle ne passera pas par moi !

Ponctuelle ou chronique, l'infection urinaire est souvent douloureuse et gênante. Voici des solutions pour la déloger ou mieux encore, empêcher qu’elle ne s’installe !

Image

Sommaire

- À l’origine du mal : l’Escherichia Coli
- Remonter à la cause de la cause
- Prévention : les bonnes habitudes à prendre
- Pendant la crise, la réponse médicale classique : les antibiotiques
- L'approche préventive des médecines alternatives et complémentaires (MAC)
- L'approche curative des MAC

"Tout le temps envie de faire pipi, j’urine trois fois rien et à chaque fois ça brûle." Dès qu'Isabelle Michelon-Lorain, gynécologue à Conflans-Sainte-Honorine, entend cette plainte, elle pense à une infection urinaire.

Anne, une jeune femme de 26 ans, raconte ses épisodes de cystites : "j’avais tout le temps envie d’aller aux toilettes, j’avais mal dans le bas du ventre, ça picotait, c’était horrible je souffrais vraiment".

Pour Pascal C, médecin homéopathe : "chez un homme, l’infection urinaire sera tout de suite considérée comme un problème sérieux, on pense prostate, inflammation, adénome ou même cancer… qui expliqueraient la difficulté de la vessie à se vider totalement. Le résidu urinaire restant est alors un nid pour le développement bactérien".

À l’origine du mal : l’Escherichia Coli
Cette petite bête vit tout à fait normalement dans notre côlon où elle participe à l’équilibre de notre flore intestinale. La situation devient pathologique lorsque l’Escherichia Coli gagne l’intérieur de notre corps et s’y développe au niveau des voies urinaires. Ce colibacille est, dans environ 70 % des cas, l’agent déclenchant de l’inflammation. Pour confirmer l’hypothèse, le médecin peut prescrire une analyse d’urine. Elle est positive si le laboratoire observe plus de 100 000 germes par millilitre d’urine.

Remonter à la cause de la cause
Comment cette bactérie se retrouve hors de chez elle ?

Il y a des causes communes hommes/femmes : prise d’antibiotiques, hyperperméabilité intestinale (voir : L'intestin : un rôle stratégique dans notre santé), transmission des germes pendant un rapport sexuel, facteurs psychologiques…

Il y a des causes spécifiquement féminines : hygiène locale, port prolongé de vêtements serrés, se retenir d’uriner… La flore vaginale devrait jouer son rôle protecteur mais il est fréquent qu'elle soit altérée et ne remplisse plus aussi bien ses fonctions du fait de l'utilisation de savons au pH trop alcalin, de l'utilisation excessive de tampons et préservatifs, d'une modification de la flore vaginale due à la pilule contraceptive, d'une sécheresse vaginale en période de pré-ménopause et de grossesse.

Il y a des causes spécifiquement masculines : infection de la prostate (prostatite), hypertrophie bénigne de la prostate, maladie sexuellement transmissible.

Prévention : les bonnes habitudes à prendre
- Aller uriner avant et après chaque rapport sexuel.
- Aller uriner dès que l’envie se fait sentir.
- Boire environ un litre et demi d’eau par jour, ce qui permet de "vidanger" régulièrement les voies urinaires.
Isabelle Michelon-Lorain donne cette petite astuce : "quand vous allez uriner, buvez un verre d’eau juste après !".

Pour les femmes :
- utiliser des savons aux formules douces appropriées à l’hygiène intime,
- éviter au maximum le port de pantalons serrés, ainsi que l’utilisation de tampons.

Pendant la crise, la réponse médicale classique : les antibiotiques
"La règle générale c’est le traitement minute antibiotique en une seule dose et s'il y a plus de quatre cystites par an, il vaut mieux traiter sur plusieurs jours", explique Isabelle Michelon-Lorain.

Dans le cas d’infections urinaires chroniques, les médecins peuvent prescrire des antibiotiques très ciblés à prendre après chaque rapport sexuel.
"Malgré tout, avoue Isabelle Michelon-Lorain, c’est un peu mystérieux certaines femmes continuent d’avoir des cystites à répétition… ».

L'approche préventive des médecines alternatives et complémentaires (MAC)
Anne témoigne : "le seul moyen que j’ai trouvé pour régler définitivement mon problème de cystites ce sont les probiotiques, l’extrait de pépin pamplemousse, un complexe d’huiles essentielles avec de la sarriette des montagnes et de la cannelle et enfin un traitement de fond en homéopathie : Candida Albicans, bien qu’il soit normalement ciblé mycoses…"

Isabelle Gomez-Echeverri, naturopathe et chargée de cours à ISUPNAT observe que "la plupart du temps avec une bonne hygiène de vie sur deux ou trois mois, on améliore largement la situation voire on règle le problème".
La démarche est de chercher à reconstituer une muqueuse intestinale lésée et une flore intestinale déstabilisée.
En premier lieu, il convient donc de favoriser le développement d’une flore intestinale saine. Isabelle Gomez-Echeverri conseille tout d'abord de "procéder à un lavement intestinal à l'eau tiède (1 litre) puis de modifier son alimentation : manger des légumes cuits, enlever les viandes rouges, le café, le thé noir, les sodas, l’alcool, les fruits acides… en privilégiant les protéines légères comme les œufs coque, les amandes, et en évitant les sucres. Il s'agit de limiter les fermentations et les putréfactions intestinales".
Puis il est bon d'assainir l'intestin avant de réensemencer la flore. Isabelle Gomez-Echeverri poursuit : "on va éradiquer le germe à l'aide d'huiles essentielles de lavande, genièvre, cyprès à raison de 3 gouttes dans un peu de miel qui accompagneront une infusion 2 à 3 fois par jour. Ceci n'étant pas du tout en contradiction avec un traitement médical qui sera appliqué si nécessaire. Enfin, on peut prendre en alternance un complexe d’huiles essentielles / propolis anti-infectieuse et des probiotiques par cures de 2 à 3 mois".

L'approche curative des MAC
- En phytothérapie, on peut consommer les feuilles ou la sève de bouleau par exemple, qui jouent un rôle dans l’élimination rénale.
La bruyère, la mélisse et la busserole fonctionnent bien sur certaines personnes.

- "En homéopathie, on pense approche globale de l’être humain, explique Pascal C. c’est assez complexe, certaines plantes vont montrer une efficacité sur certaines personnes et pas d’autres. Au début de l’entretien, je demande toujours à la personne de me préciser si uriner la soulage ou pas, si ça la brûle avant, pendant et/ou après, si la couleur de son urine est claire ou foncée… pour adapter au mieux la réponse".
Le médecin homéopathe conseille souvent des granules de Staphysagria qui est "le grand remède de la cystite", Uva ursi étant aussi régulièrement prescrit.

- En aromathérapie, il existe des huiles essentielles anti-infectieuses (sarriette des montagnes, cannelle, girofle…).
Pour les femmes, en pleine crise, Danièle Festy recommande d'appliquer 2 gouttes de santal (Santalum Album) sur le bas-ventre 3 fois par jour pendant 3 jours.
On peut aussi déposer 2 gouttes d’origan compact (Origanum Compactum) dans une cuillère de miel. Laisser fondre en bouche 3 à 5 fois par jour.

- Aux hommes, Philippe Andrianne propose son "Complexe prostate" à utiliser jusqu’à ce que tout soit redevenu normal, avec suivi médical conseillé. L’action synergique de trois extraits de bourgeons permettrait d’intervenir à différents niveaux : décongestion de la prostate, prévention anti-inflammation de la prostate, amélioration du confort urinaire.

Qu’il s’agisse de soulager rapidement une infection urinaire, d’éviter d’entrer dans le cercle infernal de la chronicité ou encore de dire "stop" une bonne fois pour toutes aux récidives, les moyens naturels sont nombreux.
Toutefois pour s’assurer que l’infection ne gagne pas du terrain (vers les reins), il est important d’avoir un suivi médical.

 

Sources :
Le Dictionnaire des maladies à l'usage des professions de santé, Christophe Prudhomme et Jean-François d’Ivernois, éditions Maloine
100 réflexes huiles essentielles au féminin, Danièle Festy, éditions Leduc’s
Gemmothérapie, médecine des bourgeons, Philippe Andrianne, éditions Amyris
L'IEDM (Institut Européen de Diététique et Micronutrition)
Passeport Santé : Tout savoir sur l'infection urinaire ou cystite

 En savoir +

Cystite, urétrite ou pyélonéphrite

La cystite est une infection de la vessie et de l’urètre (le conduit qui permet de faire écouler l'urine). Les femmes y sont plus sujettes car leur urètre est plus court que celui des hommes.

L’urétrite ne touche que l’urètre. C’est une infection transmissible sexuellement courante chez les hommes.

En cas de fièvre élevée, on est en présence d'une pyélonéphrite, une inflammation du rein, qui nécessite d'être vigilant.

La canneberge
"On le sait moins et pourtant elle a aussi une action chez l’homme… Mon père avait souvent des infections urinaires et le fait de prendre du cranberry lui évitait des rechutes", raconte Pascal C.
Reconnue scientifiquement, la canneberge (ou cranberry) évite aux germes pathogènes d’adhérer à la muqueuse et favorise leur élimination par le flux urinaire.

Vie Saine et Zen