Des cardiologues font le point sur les conceptions erronées couramment répandues concernant les risques de maladies cardiovasculaires.
Idée fausse n°1 : les femmes sont protégées par leurs hormones contre le risque cardiovasculaire.
Certes les oestrogènes favorisent la dilatation des artères mais cette protection n’est pas efficace chez la fumeuse et s’arrête à la ménopause.
Idée fausse n°2 : l'infarctus est une maladie de "vieux".
Même si la moyenne d'âge reste supérieure à 60 ans, ce n’est plus vrai : les quadras et les quinquas sont de plus en plus touchés, principalement à cause d'une mauvaise hygiène de vie.
Idée fausse n°3 : le symptômes de l'infarctus sont différents chez les femmes.
Dans plus de 90 % des cas, c’est faux. Chez les femmes comme chez les hommes, l'infarctus se manifeste la plupart du temps par une gêne dans la poitrine, même si les femmes signalent plus souvent des nausées, des palpitations ou des douleurs dans le dos.
Idée fausse n°4 : arrêter de fumer après 60 ans ne sert à rien pour réduire les risques de maladies.
Les bénéfices sont rapides, quel que soit l’âge : un an après l'arrêt, le risque est divisé par deux par rapport à une personne qui fume encore.
Idée fausse n°5 : l'alcool protège le cœur.
Il existe effectivement des études qui plaidaient dans ce sens. Aujourd’hui on sait que la réalité est plus complexe : à dose faible (un verre par jour pour une femme, deux verres pour un homme), l'alcool n'augmente pas le risque d’infarctus mais il a un impact négatif sur le risque d'insuffisance cardiaque.
Idée fausse n°6 : un rapport sexuel peut déclencher un infarctus.
L'acte sexuel représente un effort physique équivalent à monter deux étages. Il est donc exceptionnel que cela puisse déclencher un infarctus.
Idée fausse n°7 : mal dormir n'a aucun rapport avec l’infarctus.
Il est au contraire démontré que les personnes qui ont un déficit de sommeil (moins de 6 heures par nuit) ont davantage de risque. Un mauvais sommeil perturbe l'équilibre hormonal avec des conséquences multiples : prise de poids, hypertension, syndrome métabolique, stress…
Idée fausse n°8 : la migraine n'est pas un facteur de risque cardiovasculaire.
Un certain type de migraine, la "migraine avec aura" qui se manifeste par des troubles visuels et sensitifs s'ajoutant au mal de tête est un facteur de risque d'infarctus peu connu, mais réel. Cette forme de migraine est liée à une anomalie de la paroi artérielle qui fait que les artères coronaires se spasment plus facilement.
Idée fausse n°9 : les personnes minces ne risquent pas l’infarctus.
Les fumeurs et les fumeuses, par exemple, chez qui le risque d'infarctus est plus élevé, ne sont pas forcément obèses.
Idée fausse n°10 : il faut prendre de l'aspirine en prévention.
L’aspirine permet de fluidifier le sang mais ses effets secondaires peuvent être importants : même à petite dose, il existe un risque hémorragique. Selon les dernières études, il n'y aurait pas de bénéfice à prendre de l'aspirine en prévention primaire pour prévenir l’infarctus, excepté pour certaines personnes qui cumulent les facteurs de risque. En revanche, après un infarctus (prévention secondaire), un antiagrégant plaquettaire est systématiquement prescrit : aspirine ou autre.
Source : Santé Magazine, Sylvie Dellus - 27/09/24