Deux associations environnementales dénoncent les trop fortes concentrations de ce métal toxique dans les boîtes de thon.
Dans un rapport publié le 29 octobre dernier, les ONG Bloom et Foodwatch assurent que 100 % des 148 boîtes de thon en conserve testées par un laboratoire indépendant sont contaminées au mercure. Certes les produits respectent la réglementation, mais les associations pointent du doigt l’étrange tolérance accordée par l’Union européenne qui prévoit que le seuil maximal en mercure pour le thon soit trois fois plus élevé que celui des autres espèces. Sans cette dérogation, 95 % du thon pêché dans le monde serait jugé impropre à la consommation !
En France et en Europe, l’usage du mercure est progressivement interdit pour de nombreux usages en raison de sa grande toxicité. Classé par l’OMS parmi les "dix substances les plus préoccupantes pour la santé publique" aux côtés de l’amiante et de l’arsenic, le mercure peut se transformer en "méthylmercure" dans le milieu aquatique. C’est, selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), une forme "toxique, facilement absorbable et accumulable par l’organisme". Du reste, au 1er janvier 2025, les amalgames dentaires utilisant du mercure (les fameux plombages gris) seront interdits dans l’Union européenne.
Les populations les plus à risques sont les femmes enceintes car l’exposition au méthylmercure est susceptible d’avoir des effets préjudiciables sur le cerveau et le système nerveux en développement de l’enfant. Le mercure affecte notamment le système neurologique et peut générer des troubles du développement en affectant la mémoire, l’attention, la cognition ou encore le langage des plus jeunes victimes.
Ce sont les poissons les plus gros, en haut de la chaîne alimentaire (thon, espadon, requin, maquereau roi…), qui ont les plus fortes concentrations en mercure.
Il n’est pas nécessaire de cesser toute consommation de thon : il faut surtout varier son alimentation. L’Anses recommande de consommer du poisson "deux fois par semaine", une fois un poisson gras, riche en oméga-3, comme le saumon, la sardine ou le maquereau et une fois un poisson moins riche comme le colin, le thon ou le cabillaud.
"L’important est de varier la provenance et les espèces", selon l’Association santé environnement France.
Pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants de moins de 3 ans : limiter la consommation de requin, d’espadon, de thon, de raie, de dorade, de bar, de sabre ou de brochet.
Source : 20 Minutes, Camille Allain - 29/10/24