Covid-19 : de nouvelles molécules anticoronavirus isolées à partir de l’argousier

Covid-19 : de nouvelles molécules anticoronavirus isolées à partir de l’argousier

Des composés anticoronavirus ont été découverts dans l’argousier, un arbuste épineux qui peuple nos rivages.

Ce sont des travaux préliminaires qui ont été effectués sur la plante Hippophae Rhamnoides L., Elaegnaceae.
Cinq ans après l’apparition du SARS-CoV-2, un seul antiviral par voie orale est disponible sur le marché français : le Paxlovid. Il y a aussi le Remdesivir mais celui-ci n’est administré par voie intraveineuse qu’à certains patients. On comprend combien il est important d’explorer le potentiel antiviral des molécules présentes dans les végétaux.

Le nombre d’espèces végétales est compris entre 300 000 et 500 000. 
Parmi elles, de 20 000 à 50 000 sont employées en médecine traditionnelle.
De nombreux médicaments couramment utilisés à travers le monde s’appuient sur des principes actifs d’origine végétale. C’est le cas de la morphine, extraite du pavot, ou du taxol, un anticancéreux issu de l’if européen ou encore des dérivés de l’artémisinine, une molécule à activité antipaludique extraite de l’armoise annuelle.
On estime aujourd’hui que seulement 15 à 20 % des plantes terrestres ont été évaluées pour leur potentiel pharmaceutique. Et jusqu’à présent, les molécules d’origine végétale ont été très peu étudiées par les scientifiques recherchant des antiviraux.

En 2019, des travaux ont permis d’identifier un agent antiviral d’origine naturelle, actif contre la réplication du virus de l’hépatite C, découvert dans le rhizome d'un jonc de mer.

Dans le prolongement de ces travaux, vingt-deux plantes ont été testées contre un coronavirus responsable de rhumes bénins (HCoV-229E) : salicorne, criste marine, matricaire maritime, argousier, euphorbe maritime, oyat, saule des dunes… Les plus actifs ont ensuite été testés contre le SARS-CoV-2, responsable de la Covid-19.
Les résultats les plus prometteurs ont été obtenus par un extrait d’argousier capable d’inhiber in vitro l’infection par le SARS-CoV-2 aussi bien que par le HCoV-229E. Il s’agit d’une plante indigène, relativement tolérante au sel et à caractère envahissant, qui pousse dans les massifs dunaires de la région des Hauts-de-France.

Ces travaux ne constituent qu’une étape préliminaire et doivent être suivis par un long processus d’essais précliniques puis cliniques sur l’humain. Il faut en moyenne 15 ans pour qu’une molécule présentant un intérêt arrive sur le marché et le taux d’échec est très important (plus de la moitié des molécules échouent). Il n’y a donc pas de temps à perdre. 

 

Source : The Conversation, Céline Rivière & Karin Séron - 03/06/25

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