Alors que le label célébrait ses 40 ans le 22 mai dernier, l’Agence bio va subir une réduction drastique de son budget.
Stupéfaits et en colère, les professionnels y voient une nouvelle attaque contre ce mode de production.
"On voudrait tuer la timide reprise que connaît le secteur après deux années de crise qu’on ne s’y prendrait pas autrement", s’insurgent les responsables de la Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique).
Le label représente environ 6 % de la consommation alimentaire des ménages et offre un repère fiable pour des productions n’utilisant pas de pesticides de synthèse, respectant le bien-être animal (viande et produits laitiers) et contenant peu d’additifs (produits transformés).
Cette réduction drastique de près de 15 millions d’euros (5 millions pour la communication et 9 millions pour le fonds Avenir bio) représentent, selon l’Agence bio, une baisse de 64 % du total des moyens alloués pour son fonctionnement et pour le soutien au développement du secteur.
"On veut bien participer aux efforts de réduction des dépenses publiques, mais à la même hauteur que les autres structures ! À ce niveau-là, cela n’a aucun sens", s’emporte le vice-président de l'agence. Il craint que la décision ne signe "l’arrêt de mort de l’Agence bio".
Comment peut-on maintenir les objectifs de développement des surfaces cultivées sans pesticides de synthèse (18 % en 2027) et fragiliser ainsi ses outils ?
Cette décision gouvernementale intervient dans un contexte de multiplication des attaques contre la transition vers une agriculture plus vertueuse avec notamment le projet de loi Duplomb qui envisage la réintroduction de pesticides interdits, l’assouplissements pour les élevages industriels, etc.
Source : Reporterre, Benjamin Douriez - 22/05/25