Elections européennes : donner un nouveau souffle à la conscience écologique

Elections européennes : donner un nouveau souffle à la conscience écologique

Le découragement face à l’ampleur du défi gagne du terrain un peu partout en Europe et les ambitions politiques sont revues à la baisse.

Pourtant le consensus scientifique sur le changement climatique est établi de longue date, le climatoscepticisme reste marginal et, traditionnellement, les élections européennes sont des scrutins porteurs pour les enjeux écologiques. 

Mais d’autres préoccupations tendent à éclipser l’urgence environnementale : les tensions géopolitiques, le pouvoir d’achat et les flux migratoires. Les efforts qui sont devant nous provoquent le raidissement d’une partie de l’opinion.
Les partis d’extrême droite, et parfois de droite, tentent aujourd’hui d'instrumentaliser l’enjeu climatique. Le détricotage des politiques climatiques devient la colonne vertébrale de certains programmes. Prôner un tel recul est irresponsable, alors que le retard pris sur ce que préconise la communauté scientifique pour ralentir le réchauffement est déjà énorme.
Résultat : la dynamique en faveur du climat semble se gripper au moment où elle devrait au contraire accélérer.

Il est vrai que des erreurs ont été commises ; nous n’avons pas toujours perçu l’ampleur et le coût des changements qu’implique la transition climatique. Les efforts à la marge ne suffiront pas à surmonter le défi.
Certains n’ont pas compris que la remise en cause de notre confort à moyen terme est inéluctable et n’ont pas su y préparer les esprits.
Le réveil est douloureux. Mais il faut toujours garder à l’esprit le prix de l’inaction.

L’écologie politique porte également sa part de responsabilité dans la situation actuelle. Elle n’a pas su anticiper le revirement de l’opinion, dès lors que la transition entrerait "dans le dur". En France, les écologistes, minés par les guerres intestines, se sont dispersés sur les questions sociétales, au risque de brouiller les messages. Faute d’avoir su trouver un discours plus mobilisateur sur les enjeux environnementaux, ils sont devenus inaudibles dans cette campagne.

Les enquêtes d’opinion montrent cependant que les Européens restent très concernés par les questions climatiques. L’Union européenne doit maintenant convaincre que les efforts seront équitablement répartis et que chacun en récoltera les bénéfices à travers la préservation d’une qualité de vie dans le futur. D’immenses progrès restent à accomplir sur ces deux points.

 

Source : Le Monde - 23/05/24

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