La santé, un argument plus porteur que l’écologie pour verdir les villes ?

La santé, un argument plus porteur que l’écologie pour verdir les villes ?

Les villes ont rarement conscience d'être des acteurs-clés en matière de santé publique, alors qu’elles jouent un rôle important.

Chaque nouvel aménagement peut être conçu pour tenter de réduire l’exposition à ce qui nuit à la santé et maximiser tout ce qui fait du bien, tout en veillant à diminuer les inégalités sociales. Objectif : remettre au coeur de l'urbanisme la recherche de la santé et du bien-être des populations.
Depuis une quinzaine d'années, cette méthodologie appelée "urbanisme favorable à la santé" (UFS) se développe en France sous l’impulsion de l’EHESP (École des hautes études en santé publique).
Exemples : la présence de nature dans la ville a des bénéfices sur la santé mentale, la promotion des mobilités actives (vélo ou marche) au détriment de la voiture améliore la qualité de l’air et la forme physique…

Le constat est clair : ce qui est bon pour la santé va dans le sens de la transition écologique et inversement. Les deux enjeux sont liés, à quelques exceptions près. Mais l'argument de la santé et du bien-être peut être plus mobilisateur et fédérateur pour promouvoir des transformations urbaines que le seul argument écologique, parfois perçu comme plus lointain.

Depuis 2020, l’Ademe s’est saisi de cette question et a mis en place plusieurs opérations pour tenter de faire évoluer les mentalités chez les élus dont la vision de la santé reste très centrée sur l’hôpital et le soin et qui considèrent trop souvent n’avoir aucune compétence en la matière. De grandes villes font déjà figure de pionnières dans ce domaine : Rennes, Lyon, Lille, Strasbourg, Paris…
Exemples : lutte contre les îlots de chaleur, mise en place de pistes cyclables sécurisées, piétonnisation d'espaces tels que les rues scolaires…

Des expérimentations sont en cours pour évaluer les effets concrets sur la santé des démarches d'UFS, témoin ces mesures récentes sur 10 écoles d’Île-de-France qui ont montré que la mise en place de rues scolaires avait fait baisser jusqu’à 30 % les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) à proximité des écoles piétonnisées.

Aujourd’hui l'objectif est double : 

- prendre le réflexe de mesurer l’impact sur la santé et le bien-être des actions menées, afin de montrer aux élus le bien-fondé de ces démarches d’UFS ;
- encourager de plus petites collectivités à intégrer ces enjeux à leur échelle (l’UFS n’est pas réservé aux métropoles, bien au contraire).

 

Source : The Conversation, Ariane Rozo - 15/08/24

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