Entre les années 1960 et 1980, les industriels de la chimie ont eu recours à des procédés qui laissent dans le PVC des résidus de CVM.
Ainsi, les canalisations PVC (polychlorure de vinyle) installées pendant ces deux décennies en France rejettent régulièrement dans l’eau qu’elles transportent du CVM (chlorure de vinyle monomère) : un gaz incolore à l’odeur sucrée, nocif pour la santé. Le CVM est classé cancérogène certain pour l’humain depuis 1987 par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer). Il est responsable notamment de cancers du foie. En cas d’exposition de courte durée, des irritations des voies respiratoires, des vertiges et des nausées peuvent apparaître.
On retrouve aujourd’hui cette substance chimique à la sortie des robinets, principalement dans les communes rurales, mais aussi dans des nappes phréatiques et dans l’air, à cause de rejets industriels.
Pour se conformer au droit européen, la France a fixé une limite de qualité (une norme réglementaire et non pas sanitaire) de 0,5 microgramme de CVM par litre. Au-delà, l’eau est considérée comme "non-conforme" et il est déconseillé de la boire.
5 506 communes connaissent ou ont connu, ces dernières années, des dépassements des limites réglementaires de CVM dans l’eau potable.
Pour savoir si sa commune est concernée, il est possible de consulter cette carte indiquant les zones comportant des taux excessifs de CVM.
La seule solution efficace à terme consisterait à remplacer les canalisations PVC émettrices de CVM. Montant estimé : entre 12,6 et 30,6 milliards € à financer par les fournisseurs d’eau qui répercuteraient forcément ce coût sur les consommateurs.
En attendant, si la concentration en CVM ne dépasse pas un microgramme par litre, les autorités de santé suggèrent de laisser reposer l’eau dans une carafe huit heures avant de la boire (le CVM étant un gaz, il s’évapore).
Les filtres de charbon actif (notamment utilisés dans les carafes filtrantes) seraient assez peu efficaces pour piéger le CVM.
Une eau contaminée au CVM peut être utilisée pour le brossage des dents ou le lavage des légumes. Mais pas pour boire.
Source : Vert, Hugo Coignard - 07/05/25