Addiction aux écrans : un diagnostic valide ? Quelle ampleur pour ce phénomène ?

Addiction aux écrans : un diagnostic valide ? Quelle ampleur pour ce phénomène ?

1,7 % seulement d'usage avec addiction des écrans mais près de 45 % d'usage problématique…

Une étude française réalisée auprès d'environ 300 participants vient d'être publiée dans le Journal of Medical Internet Research. Les chercheurs définissent l'addiction aux écrans comme "une utilisation persistante et répétée des écrans (téléviseur, ordinateur, smartphone, tablette, console de jeux vidéo) conduisant à une altération du fonctionnement ou une détresse cliniquement significative".

Selon les auteurs de l'étude, une personne souffre d'addiction aux écrans si elle réunit, sur 12 mois minimum, au moins 5 des 9 critères suivants :
- Préoccupation (Passez-vous beaucoup de temps à penser aux écrans, y compris quand vous n’en utilisez pas, ou à prévoir quand vous pourrez en utiliser à nouveau ?)
- Sevrage (Lorsque vous tentez d’utiliser moins d’écrans ou de ne plus en utiliser, ou lorsque vous n’êtes pas en mesure d’utiliser d’écran, vous sentez-vous agité, irritable, d’humeur changeante, anxieux ou triste ?)
- Tolérance (Ressentez-vous le besoin d’utiliser des écrans plus longtemps, d’utiliser des écrans plus excitants, ou d’utiliser du matériel informatique plus puissant, pour atteindre le même état d’excitation qu’auparavant ?)
- Perte de contrôle (Avez-vous l’impression que vous devriez utiliser moins d’écrans, mais que vous n’arrivez pas à réduire votre temps d’écran ?)
- Perte d’intérêt (Avez-vous perdu l’intérêt ou réduit votre participation à d’autres activités à cause des écrans ?)
- Poursuite malgré des problèmes (Avez-vous continué à utiliser des écrans, tout en sachant que cela entraînait chez vous des problèmes tels que ne pas dormir assez, être en retard à l’école/au travail, dépenser trop d’argent, se disputer, négliger des choses importantes à faire… ?)
- Mentir, dissimuler (Vous arrive-t-il de cacher aux autres, votre famille, vos amis, à quel point vous utilisez des écrans, ou de leur mentir à propos de vos habitudes d’écrans ?)
- Soulager une humeur négative (Avez-vous utilisé des écrans pour échapper à des problèmes personnels, ou pour soulager une humeur indésirable ?)
- Risquer ou perdre des relations ou des opportunités (Avez-vous mis en danger ou perdu une relation affective importante, un travail ou des possibilités d’étude à cause des écrans ?)

Résultats de l'étude : l'addiction serait moins répandue qu'on le croit généralement et ne concerne que 1,7 % de l'échantillon. En revanche, 44,7 % des personnes interrogées répondent au moins à l’un des neuf critères. Ce qui veut dire que la proportion de personnes rencontrant un usage d’écrans problématique est nettement plus importante que celle rencontrant un usage avec addiction.

Néanmoins, lorsqu’ils se font chroniques, certains signes (perte de contrôle, accumulation de dommages, envie persistante et involontaire, rechute) devraient être interprétés comme des signaux d’alerte et inciter à prendre l’avis d'un professionnel de santé ou d'un addictologue.

 

Source : The Conversation, Jean-Marc Alexandre, Marc Auriacombe, Mathieu Boudard - 16/11/22

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