Les pays riches et le monde en développement se sont résignés à des compromis mutuels pour adopter un plan de travail sur cinq ans.
Il a fallu attendre le troisième et dernier jour des prolongations de la 16ᵉ conférence mondiale sur la biodiversité, à Rome, quatre mois après l’échec retentissant à Cali en Colombie, pour que soit trouvé un compromis délicat sur le financement de la sauvegarde de la nature.
Environ 150 pays ayant répondu présents dans le cadre de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) ont adopté des règles et des indicateurs fiables censés mesurer et vérifier à la COP17, prévue en 2026 en Arménie, la réalité de leurs efforts.
L’un des objectifs emblématiques : placer 30 % des terres et mers dans des aires protégées (contre respectivement 17 % et 8 % actuellement, selon l’ONU).
Pour le financement des dépenses mondiales de protection de la nature, l’objectif est fixé à 200 milliards $ par an d’ici 2030, dont 30 milliards fournis par les nations développées aux pays pauvres (contre environ 15 milliards en 2022).
Pas d’accord en revanche sur la manière de lever et de distribuer cet argent. Ce sera à la COP de 2028 que reviendra le soin de décider s’il faut ou non créer un nouveau fonds placé sous l’autorité de la Convention sur la diversité biologique (CBD). C’est ce que réclament avec force les pays africains face aux pays riches (menés par l’Union européenne, le Japon et le Canada) qui considèrent que les instruments existants, comme le Fonds mondial pour l’environnement, pourraient être réformés pour être plus accessibles et équitables pour les pays en développement.
Restent les acquis de la COP16 à Cali : la décision permettant une participation plus active des peuples autochtones au processus, et celle créant un "Fonds Cali", destiné à distribuer une petite part des immenses bénéfices réalisés par des entreprises des pays riches grâce aux plantes ou aux animaux prélevées dans le monde en développement.
Source : Le Monde, AFP - 28/02/25