En France, le taux de suicide des hommes (20,8 pour 100 000) est presque quatre fois supérieur à celui des femmes (6,4).
Ce sont les chiffres pour 2024 de l’ONS (Observatoire National du Suicide). Les études montrent que les hommes ont plus de mal à exprimer leur mal-être et leurs problèmes de santé mentale sont sous-diagnostiqués et sous-évalués.
Autour de cette question règne un tabou, alimenté par les stéréotypes de genre, d’après Vincent Lapierre, directeur du Centre de prévention du suicide (CPS).
"Les hommes s'acharnent à résoudre leurs difficultés en solitaire."
Ils tardent à admettre leur vulnérabilité et certains, même, ne se l'avouent jamais. L’alcool est l’échappatoire privilégiée : malheureusement, il amplifie le risque suicidaire.
"Au CPS Paris, spécialisé dans la problématique suicidaire, notre ratio est éloquent. 70 % de femmes contre seulement 30 % d'hommes consultent."
Autre exemple : les femmes célibataires sont aussi bien soignées que celles qui sont en couple alors que les hommes célibataires sont nettement moins suivis que ceux qui sont en couple.
Pour qu’un homme accepte de consulter, il lui faut la légitimation ou l’exemple d’un proche : un partenaire sportif, un collègue apprécié, un ami de longue date… Et il privilégiera le psychiatre et son approche médicamenteuses plutôt qu’une psychothérapie traditionnelle.
Le phénomène est est train de s’atténuer pour les moins de 30 ans.
"Mon aspiration serait qu'on ait les moyens de créer des environnements bienveillants sur les questions de santé mentale au masculin dans le plus d'endroits possible."
Source : Le Point, Nathan Tacchi - 14/03/25