La notion de "One Health" ou "santé globale" invite à une approche globale des enjeux sanitaires.
Née dans les années 2000, c'est l'idée qu'il y a une interconnexion très forte entre la santé humaine, la santé animale, la santé végétale et, d’une manière plus large, la santé des écosystèmes.
Exemple : l'épidémie d’Ebola, en Afrique, a émergé à la suite d'une circulation du virus liée à la pénétration de l'homme dans les forêts d'Afrique centrale, dans des zones toujours plus reculées. Au contact d'animaux sauvages, celui-ci a été contaminé par un virus devenu extrêmement virulent et pathogène. Dans le processus d'émergence de la maladie, tous les problèmes se sont entrecroisés : déforestation et intégrité des forêts tropicales, santé animale et humaine.
Autre exemple : en milieu tropical mais aussi dans le sud de la France, la modification par l'homme des points d'eau et de la végétation a des incidences sur les populations de moustiques et, avec le changement climatique, on voit réapparaître des insectes vecteurs de maladie.
Encore un autre exemple : l’utilisation des antibiotiques dans l'élevage peut générer chez l'homme des résistances aux antibiotiques (antibiosrésistance). Par mutation, certaines bactéries deviennent résistantes à ces antibiotiques et peuvent se montrer extrêmement pathogènes et dangereuses pour l'homme. Dans de nombreux élevages, on pourrait, non pas se passer des antibiotiques, mais en diminuer fortement l’utilisation.
Il y a de plus en plus de communautés scientifiques qui se penchent sur cette question, avec des chercheurs de disciplines et de pays très différents.
Mais les attaques de la nouvelle administration républicaine états-unienne contre la science sont inquiétantes et révélatrices d’une méfiance accrue vis-à-vis de la production de connaissances.
"La question de la santé globale est particulièrement importante, parce que nous devons faire face à des modifications profondes de notre environnement, qui se traduisent par des processus d'émergence qui peuvent avoir des conséquences catastrophiques. Il faut arriver à comprendre les interactions, la genèse des processus qui affectent la santé, pour pouvoir trouver des solutions."
Source : Le Point, Henri Frasque, Patrick Caron
