Islam, judaïsme, christianisme, bouddhisme… que disent les religions sur l’écologie ?

Islam, judaïsme, christianisme, bouddhisme… que disent les religions sur l’écologie ?

Les religions entretiennent un rapport spirituel au vivant et pensent les liens des humains avec la nature et l’environnement.

Les six grandes traditions religieuses sont parfois utilisées comme un porte-étendard pour semer la destruction. Pourtant elles prônent chacune à leur manière une forme de respect du vivant.

Le christianisme est considéré par certains historiens comme "la religion la plus anthropocentrique que le monde ait connue". Mais les choses ont évolué ces dernières années. 

Dans l’Église orthodoxe, Bartholomée Ier, surnommé "le patriarche vert", n’a cessé, depuis 1991, de prendre des positions très fortes sur l’environnement. 
Les catholiques célèbrent les dix ans de "Laudato si" (Loué sois-tu), l’encyclique du pape François concernant "la sauvegarde de la maison commune" dans laquelle est développée la notion d’écologie intégrale. 
Plusieurs organisations chrétiennes en faveur de l’écologie ont vu le jour récemment, comme "Lutte et contemplation" ou le label "Église verte", où l’on parle de "conversion écologique intérieure". 

Pour le judaïsme, préserver la terre est un devoir sacré. Dans les rituels et la culture juive, le rapport à la création est défini dans une éthique de la limite et du soin. "Dieu est présent partout. Chaque être vivant a une étincelle divine qu’il faut respecter, jusqu’au monde minéral."
Des courants juifs issus de plusieurs traditions développent aujourd’hui une pensée environnementale, avec des mouvements comme Éco-Kashrut créé aux États-Unis dans les années 1970 pour aligner pratiques traditionnelles et écologiques.

Dans l’islam, le monde est un dépôt sacré confié à l’humain qui se doit de jouer un rôle de gardien. Dans la philosophie arabo-musulmane et la "falsafa" (tradition médiévale), plusieurs textes peuvent être lus comme écologistes avant l’heure et, dès le siècle dernier, des penseurs ont vu dans l’islam des clés pour répondre à la crise écologique.
En février 2024, un regroupement de théologiens a publié "Al-Mizan", un appel pour une écologie islamique qui se veut, à l’image de l’encyclique Laudato si, un "appel mondial à répondre aux cris des peuples et de la Terre". 

Il n’y a pas d’idée de création dans le bouddhisme, contrairement au trois religions du Livre. On y trouve en revanche, au coeur de la pensée, l’idée d’interdépendance (pratityasamutpada) : aucun être, aucune chose n’existe isolément et donc tout impact sur le monde affecte l’ensemble du vivant. Loin de considérer la nature comme une ressource, le bouddhisme invite à s’y relier dans une posture d’écoute et de respect. Le végétarisme, la simplicité volontaire de l’existence et le non-attachement, qui reconnaît la valeur éphémère du matériel, y sont valorisés.
Le travail sur soi peut s’accompagner d’un engagement dans le monde, témoins le Dalaï-Lama ou le moine bouddhiste Matthieu Ricard qui ont fait de l’écologie un axe fort de leur enseignement.

L’hindouisme recouvre de nombreux courants religieux parmi les plus anciens du monde. Le concept clef est celui de "Dharma", une loi qui régit l’équilibre de l’univers propre à chaque être : homme, animal, pierre. L’humain est lié à l’ordre cosmique et aux cinq éléments fondamentaux qui le constituent : terre, feu, eau, air, éther. Il est en capacité de modifier le monde avec une boussole morale guidée par le principe de "ahimsa", non-violence envers toute forme de vie. 

L’animisme est un terme qui regroupe les cultures spirituelles prêtant une âme aux éléments du vivant. Les humains devrait donc cohabiter avec un monde habité par des non-humains (animaux, végétaux, objets et éléments) ayant une intériorité identique à la leur. 
Plusieurs penseurs et courants de l’écologie, ces dernières années, ont désigné l’animisme comme une manière de réparer notre rapport au monde. Ils montrent en exemple, notamment, des luttes écologistes menées par des peuples autochtones, en Équateur ou au Canada. Ce courant a fait l’objet de critiques pour ses biais occidentaux.

 

Source : Vert, Zoé Neboit - 24/05/25

Vie Saine et Zen