L’intelligence artificielle va-t-elle donner le coup de grâce au climat ?

L’intelligence artificielle va-t-elle donner le coup de grâce au climat ?

Quel est l’impact environnemental de ce qu’il est convenu d’appeler "intelligence" artificielle ?

Logiciels de traduction ou de prise de note, algorithmes de recommandation de musiques ou de films, assistants virtuels tels que Siri ou Alexa, GPS… Différentes formes "d’intelligence" artificielle (IA) ont envahi notre vie quotidienne depuis quelques années et les géants de la tech sont très discrets sur leur impact en terme d’énergie, de carbone et d’eau.

Or, pour fonctionner, les outils d’IA nécessitent la fabrication et l’emploi de très nombreuses cartes graphiques, gourmandes en ressources et en énergie. Ils nécessitent également de vastes centres de données (datacenters) qui consomment de l’électricité et de grandes quantités d’eau pour leur refroidissement.
Une étude états-unienne estime que l’entraînement de ChatGPT 3 pourrait avoir nécessité 5,4 millions de litres d’eau douce et que chaque conversation pourrait en consommer 50 centilitres de plus. Son bilan carbone se chiffrerait à 552 tonnes d’équivalent CO2.

Pour l’instant, une simple requête sur ChatGPT est peu gourmande en énergie mais la multiplication des usages pourrait conduire à une explosion. L’IA générative (qui crée du texte ou des images) est susceptible d’entraîner une forte croissance dans le secteur de la tech, de la banque ou de l’industrie pharmaceutique.
L’IA sert notamment à améliorer les algorithmes de recommandation de produits sur les sites de ventes et même à concevoir des vêtements conformes aux dernières tendances. Elle est utilisée également pour augmenter la production industrielle et donc alourdir le bilan carbone des secteurs polluants.

D’un autre côté, elle permet de développer des outils puissants au service de causes nobles. Alliée à des satellites, elle sert à observer et inventorier les émissions de gaz à effet de serre de millions de sites polluants sur la planète (projet Climate trace) ou à repérer automatiquement des navires de pêche qui opèrent illégalement dans des aires marines protégées.
Elle peut aussi optimiser les réseaux électriques et réduire les émissions de carbone des systèmes énergétiques ; détecter les fuites de méthanes de l’industrie fossile ; optimiser le fret maritime ou la construction…
Dans la recherche, elle enrichit considérablement la climatologie.

Difficile de tirer un bilan complet et définitif dans un secteur qui mute aussi rapidement.

 

Source : Vert, Loup Espargilière - 18/01/24

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