Mycoses : traiter avec des huiles essentielles

Mycoses : traiter avec des huiles essentielles

Ces infections, dues à différents champignons microscopiques, sont localisées dans des endroits variés. Les mycoses peuvent être bénignes ou graves, aigues ou chroniques… Les huiles essentielles sont particulièrement indiquées dans leur traitement.

Image

Sommaire

- Des symptômes variables
- Jusqu'à des troubles graves
- Un test à faire chez soi
- Des soins de bouche
- Alimentation et stress
- Les inconvénients de l'allopathie
- Assainir le terrain
- Microbiote et immunité
- Mycose : un signal à entendre

On rencontre de plus en plus fréquemment ces infections causées par un champignon microscopique (voir encadré).
Les mycoses sont favorisées par la prise de certains médicaments (antibiotiques, chimiothérapie, traitements corticoïdes ou immunosuppresseurs). Elles touchent souvent les personnes souffrant d’un déficit immunitaire, en particulier les prématurés, les femmes enceintes, les personnes âgées, les malades du sida… Certains facteurs peuvent également jouer un rôle important dans son apparition : une alimentation mal équilibrée, le stress…

Des symptômes variables
"Les mycoses les plus courantes sont localisées dans la bouche et au niveau vaginal", explique Alina Moyon*, docteur en pharmacie, enseignante et conférencière. "Au niveau de la bouche : une langue chargée, qui picote, avec des colorations différentes, des sensations de brûlure lorsqu'on mange, la présence de muguet… Au niveau de l'œsophage : des brûlures. Au niveau vaginal : des pertes blanches. Sur la peau : démangeaisons, irritations, modifications de la texture. Les symptômes peuvent se manifester également au niveau mammaire, au niveau des ongles des mains et des pieds, des espaces interdigitaux…"

Jusqu'à des troubles graves
Compte tenu de cette diversité, il n'est pas toujours facile de faire le lien avec une mycose. Il ne faut cependant pas négliger cette maladie.
"Les symptômes peuvent évoluer et provoquer des troubles de santé plus généraux : troubles digestifs, nerveux, anxiété, dépression, fatigue inexpliquée, problèmes articulaires, inflammations, jusqu'à la septicémie…", avertit Christophe Moyon*, docteur en pharmacie, toxicologue et aromathérapeute.

Un test à faire chez soi
Il existe un test simple pour voir si l'on est atteint de mycoses.
"Il suffit de cracher dans un verre d'eau et d'observer ce qui se passe au bout de quelques minutes. Si ça reste clair, tout va bien. Si l'on voit se former des filaments, on peut penser qu'on a une mycose. Plus les filaments sont nombreux et tombent vite vers le fond du verre, plus il y a de champignons. C'est un test indicatif qui assez fiable."

La plupart du temps, il n'est pas nécessaire d'identifier précisément l'espèce fongique qui provoque la pathologie mais pour les cas sérieux, il est possible de faire des analyses en laboratoire.

Des soins de bouche
Beaucoup d'infections mycosiques démarrent dans la bouche.
"Il est intéressant de faire des bains de bouche avec de l'eau mélangée à de l'eau oxygénée à 10 volumes", conseille Alina Moyon. 'On peut aussi utiliser pour cela des huiles essentielles mélangées avec un dispersant dans de l'eau ou de l'extrait de pépins de pamplemousse ou encore de l'huile de coco ou de sésame. Il faut bannir les bains de bouche qu'on trouve dans le commerce avec des molécules chimiques qui vont tout détruire. Beaucoup de gens ont des problèmes à cause de ces produits."

Autre soin possible : brosser les interstices avec une brossette inter dentaire et une pâte constituée de bicarbonate de soude et d'eau oxygénée.

Alimentation et stress
Lorsqu'on est atteint de mycose, les premières mesures à prendre concernent l'alimentation et l'hygiène de vie.
"Il faut rétablir l'équilibre acido-basique (voir : Alimentation, éviter l'acidité ?), équilibrer les oméga-3 et les oméga-6, privilégier la vitamine D3 pour rétablir l'immunité, limiter les sucres sans pour autant faire un régime strict sans sucre qui peut entraîner une dissimulation du Candida."

Travailler sur le stress est également prioritaire : privilégier des exercices physiques comme le yoga, la méditation, le Taiji Quan, le Qi Gong

Les inconvénients de l'allopathie
Concernant les traitements, Alina et Christophe Moyon sont réservés quant à l'efficacité de la prise en charge par l'allopathie.
"Il y a peu d'antifongiques et, comme pour les antibiotiques, il y a des phénomènes de résistance. De plus ce sont des médicaments qui provoquent la plupart du temps des effets secondaires indésirables. Par ailleurs, il peut y avoir des interactions médicamenteuses : certains patients ne peuvent pas prendre d'antifongiques du fait de leurs autres traitements."

Assainir le terrain
Alina et Christophe Moyon privilégient donc une méthode alternative. Il s'agit d'abord d'assainir le terrain avec des huiles essentielles (HE).
"Les HE sont "eubiotiques", ce qui veut dire qu'elles vont détruire les Candida tout en respectant la composition du microbiote intestinal."

Les principales HE recommandées : Tea Tree, Laurier noble, Litsée citronnée, Verveine citronnée, Géranium rosat, Menthe poivrée, Lavande vraie, Cannelle de Ceylan. On peut avoir recours également aux HE à phénols : Origan compact, Sarriette de montagne, Thym à thymol.

Alina Moyon conseille des synergies d'HE comme par exemple : Litsée citronnée, Tea Tree, Géranium rosat et éventuellement un peu de Sarriette de montagne.
"On peut faire par exemple des traitements de trois semaines avec une pause d'une semaine. Il est important de le faire suffisamment longtemps : il ne faut pas croire que c'est fini quand on n'a plus de symptômes ! Si la mycose est chronique, il vaut mieux se faire accompagner par un aromathérapeute qui va avoir une vision globale du terrain du patient."

Microbiote et immunité
Une fois le terrain assaini, pour réensemencer le microbiote intestinal, Alina et Christophe Moyon préconisent des probiotiques et/ou des prébiotiques qui peuvent être apportés notamment par l'alimentation.

Pour renforcer l'immunité, les plantes ont un rôle important à jouer.
"On utilisera l'échinacée, la cardère, la rhodiola (plutôt adaptogène). Le chardon-marie permet de soutenir le foie et les émonctoires car le Candida a tendance à larguer des toxines dans l'organisme. En gemmothérapie, le cassis est un excellent anti-inflammatoire."
L'exercice physique et les saunas sont bénéfiques à ce stade, dans la mesure où ils encouragent la transpiration.

Mycose : un signal à entendre
Comme pour beaucoup de symptômes, Alina et Christophe Moyon considèrent qu'il faut comprendre l'apparition d'une mycose comme un signal donné par le corps sur un dysfonctionnement du terrain.
"Aucun symptôme n'apparaît par hasard. Il vient parce qu'il a quelque chose à dire."
L'approche doit donc être globale.

 

*Candidoses et huiles essentielles, Alina & Christophe Moyon, Les Guides Alma Consult

Source complémentaire :
Passeport Santé : Qu'est-ce qu'une mycose ?

 En savoir +

En cause : des petits champignons

Les responsables des mycoses sont de minuscules champignons.
"Ceux que l'on rencontre le plus souvent sont des Candida. Ils provoquent des candidoses qui font partie des mycoses", explique Christophe Moyon. "Il y a d'autres agents en cause, comme les dermatophytes ou les trichophytons… Les Candida vivent notamment dans notre microbiote intestinal, sous forme de levure, en symbiose avec notre organisme. C'est comme un écosystème : à l'équilibre tout va bien et lorsqu'il y a déséquilibre, ils peuvent devenir pathogènes. Dans ce cas-là, le Candida change de forme. De levure, il se transforme en mycélium, des filaments qui présentent la particularité de pouvoir pénétrer à travers la barrière intestinale… L'immunité va alors se trouver complètement perturbée."

"Le Candida a une capacité de dissémination extrêmement importante", ajoute Alina Moyon. "Il perturbe la muqueuse intestinale qui devient plus perméable à d'autres molécules toxiques, d'où des intolérances, des allergies, des carences…"

Vie Saine et Zen